Critiques

Ministry

Relapse

  • 13th Planet
  • 2012
  • 52 minutes
6,5

Dans le merveilleux monde de la musique, il y a des groupes que l’on croyait à jamais morts et enterrés. Parmi ceux-ci, il y avait la mythique formation métal-industriel menée par le jusqu’au-boutiste Al Jourgensen nommée Ministry. Mis à mort en 2008, la figure de proue du mouvement industriel américain revient avec son douzième album judicieusement intitulé Relapse. Pour cette création, fortement teintée de l’esprit révolutionnaire qui a animé le mouvement Occupy, Jourgensen a assemblé autour de lui une clique de dégénérés en Sammy D’Ambruoso derrière la console, Mike Scaccia (Rigor Mortis, The Revolting Cocks), Tommy Victor (Prong) aux guitares et Tony Campos (Static-X) à la basse.

Trois ans après le sabordage de Ministry, est-ce que Jourgensen a perdu de son mordant et de sa pertinence? Est-ce que cette renaissance en valait véritablement la peine? La riposte à ces interrogations réside dans les six premiers morceaux incendiaires qui dessuintent nos conduits auditifs avec une brusquerie que bien des jeunes groupes envieraient. S’enlignent sans aucun compromis et relâchement les Ghouldiggers, Double Tap, la très Slayer titrée Freefall, la revendicatrice Kleptocracy, la reprise d’un classique de S.O.D (Stormtroopers Of Death) intitulée United Forces et la rebelle, 99 Percenters. Le message passe! Jourgensen canalise la colère des indignés et sa propre furie en la transformant en un défoulement qui se veut jubilatoire et puissant!

Par la suite, Jourgensen et ses comparses ralentissent discrètement la cadence avec Relapse et Weekend Warrior. Deux pièces quelconques qui diluent l’agressivité affichée lors des six premiers brûlots. Survient alors, un autre appel à l’action, avec un titre qui résume l’album en entier, nommé Git Up Get Out ’N’ Vote. Finalement, l’opus se conclut avec l’étonnante Bloodlust et son refrain fédérateur, anormalement accessible… du moins, comparativement à l’entièreté de l’œuvre de Ministry!

Sans se métamorphoser, Jourgensen, sur ce Relapse, nous offre le meilleur de lui-même; une panoplie de pièces abrasives, à la brutalité assumée, absolument contestataires, et ce, sans aucun accommodement afin de plaire aux oreilles réfractaires à ce genre musical. Est-ce un disque approprié? En ce qui me concerne, le propos véhiculé est d’actualité et l’indignation, exprimée avec véhémence, face aux abus de la haute finance mondiale est tout à fait légitime. Musicalement, certains segments peuvent paraître anachroniques mais l’ensemble demeure quand même convenable. Voilà le disque d’un homme en colère qui manifeste son mécontentement avec une liberté et une sincérité qui l’honore. Pour toutes ces raisons énumérées précédemment, j’offre ma plus sincère déférence à Al Jourgensen!

Ma note : 6,5/10

Ministry
Relapse
13th Planet
52 minutes

//www.thirteenthplanet.com/ministry/

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