Critiques

Tobacco

Ultima II Massage

  • Ghostly International
  • 2014
  • 47 minutes
7,5

GI-211_1500x300_540_540Pour les non-initiés, Tobacco (de son vrai nom Thomas Fec) est le frontman du mystérieux collectif de Pittsburgh, Black Moth Super Rainbow. Cette bande de joyeux délurés bosse dans le domaine de la musique électro-psychédélique aux accents parfois folk, parfois pop. Les claviers vintage de monsieur Fec ont d’ailleurs une place de choix dans la musique proposée par ce projet.

Vous l’aurez deviné, les synthés et l’ensemble de la gamme des instruments électroniques de l’ère prénumérique prennent également presque toute la place dans le travail solo de Tobacco. Il ajoute à cela des échantillonnages effectués en collage à même le ruban et des effets joliment tordus pour traiter la voix pour obtenir un son très original qui peut soit évoquer une version très lo-fi des Chemical Brothers du début ou devenir intensément atmosphérique/sombre/expérimental/endiablé/troublant/alouette. En d’autres mots, ça peut devenir une version alternative de Liars!

C’est pendant la longue pause de Beck séparant Modern Guilt de Morning Phase qu’on a d’abord entendu parler de la carrière de Tobacco en tant que cavalier seul. Le barde californien blondinet a participé aux pièces Fresh Hex et Grape Aerosmith de l’excellent album Maniac Meat, sorti en 2010. Ce deuxième disque était la suite d’un premier effort solo intitulé Fucked Up Friends (2008). Une petite séance de rattrapage s’impose visiblement, à laquelle il faut également ajouter les cinq albums de BMSR, de Falling Through A Field à Cobra Juicy. Des heures de plaisir en perspective!

Qu’en est-il de ce troisième album? Et bien on reste en territoire déjà exploré même si les beats plus frénétiques font parfois place à une expérimentation plus contemplative servant davantage à créer des ambiances creepy et paranoïaques qu’à faire bouger. Dans des écouteurs, c’est une écoute jubilatoire d’un bout à l’autre. Il faudra par contre faire une présélection avant de faire jouer l’album dans un party. Même si ça peut être bien dansant, c’est très très loin d’être de la pop et j’irais même jusqu’à dire que la pièce Eruption (Gonna Get My Hair Cut At The End Of The Summer) est la seule qui pourrait vous assurer un certain succès sur un dancefloor.

En fin de compte, si vous voulez danser, il faut vous rabattre sur Maniac Meat. Si la danse se passe davantage entre vos neurones, lancez-vous sans hésiter dans l’exploration de cette curiosité analogique de premier choix. Thomas Fec est un créateur prolifique qui n’a hélas pas encore toute l’attention qu’il mérite et c’est toujours un immense plaisir de découvrir une nouvelle discographie imposante et de mordre dedans à pleine…euh… oreille!

Ma note: 7.5/10

Tobacco
Ultima II Massage
Ghostly
47 minutes

www.maniacmeat.com

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=N3E4xtbV9AM[/youtube]

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