Critiques

The Flaming Lips

The Terror

  • Warner Bros. Records
  • 2013
  • 55 minutes
7

flaming-lips-the-terrorLes « fearless freaks » originaires d’Oklahoma City, les Flaming Lips, sont de retour avec une première véritable offrande depuis 2009. Il y a bien eu l’intermède chaotique avec les Hewdy Fwends paru l’année dernière, mais rien de bien consistant à se mettre dans les oreilles depuis la parution d’Embryonic. Donc, voici The Terror! Formée en 1983, la bande, réunissant le charismatique Wayne Coyne, le meneur sonore Steven Drozd et le bassiste Michael Ivins, allie le space-rock à la musique expérimentale afin de concevoir un enrobage musical unique qui passe merveilleusement bien l’épreuve du temps.

Si les Lips ont connu le succès grâce à la trilogie regroupant les albums The Soft Bulletin, Yoshimi Battles The Pink Robots et At War With The Mystics, ils se sont sérieusement distanciés de cette approche musicale plus accessible avec Embryonic. Qu’en est-il de ce The Terror? D’entrée de jeu, laissons Wayne Coyne s’exprimer : « The Terror is, we know now, that even without love, life goes on… we just go on… there is no mercy killing. » Sacré Wayne!

Réalisé une énième fois par le comparse de toujours, le réputé Dave Fridmann, The Terror se distingue des efforts antérieurs par un climat sonore sombre, absolument éthéré, minimaliste au niveau de l’instrumentation et surtout, par ce rock subtilement présent, résolument placé à l’arrière-plan du décor. Une création homogène, intelligemment construite, qui propulse l’auditeur en orbite autour de la terre, avec ce je-ne-sais-quoi d’anxiolytique qui rend le mélomane juste assez inconfortable.

Situé entre psychédélisme en apesanteur et krautrock, entre saturations guitaristiques, larsens et orchestrations délicatement fignolées, The Terror est un disque absolument anti-racoleur, s’articulant autour des thèmes de la violence et de la dépression, et qui demande au mélomane une attention toute particulière, afin de déceler les moments glorieux qui enfièvrent l’album. Comme les bonnes vieilles galettes conceptuelles issues des seventies, The Terror s’écoute d’une seule traite, du début à la fin.

Les Flaming Lips nous invitent à participer à un voyage halluciné, original et singulier, mais qui rapporte les dividendes escomptés au fil des écoutes. Difficile de cibler des morceaux de choix parmi cet assemblage cohérent, mais votre humble critique a réussi à identifier quelques perles. Look… The Sun Is Rising : batterie tonitruante, bruitisme, mélodie opérante et immatérielle. Try To Explain : touchant et grandiose comme si nous venions de débarquer sur la lune! You Lust (feat. Phantogram) : un magistral voyage astral de plus de treize minutes. Butterfly, How Long It Takes To Die : rythme tribal effacé, claviers aériens insaisissables et voix noyée dans la réverbération. Turning Violent : inflexion mélodique répétitive de Coyne et vacarme abrasif tout en crescendo. Finalement, la magistrale Always There, In Our Hearts : complètement rock et guitare rythmique décapante. Une conclusion éloquente!

Fanatiques des Lips en mode plus intelligible, vous étiez peut-être consternés devant le virage champ gauche amorcé avec Embryonic? Voilà que ça s’accentue sérieusement avec la parution de ce The Terror! Qu’à cela ne tienne, ces déjantés nous présentent un disque hautement créatif, qui remet une nouvelle fois en lumière la droiture et l’authenticité artistique qui a toujours animé ce grand groupe américain. Un autre tour de force au compteur!

Ma note : 7/10

The Flaming Lips
The Terror
Warner Brothers
55 minutes

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