Critiques

Suffering In Solitude

A Place Apart

  • Domestic Genocide Records
  • 2014
  • 28 minutes
6

Suffering in SolitudeMême si le trio Suffering In Solitude existe depuis 2009, c’est à la toute fin de 2013 qu’il nous a finalement offert un premier album concis, mais efficace. S’il est facile, à la première écoute, de faire des liens avec d’autres groupes fortement influencés par le black metal nouveau genre (j’ai en tête Altar Of Plagues et Nocturnal Depression), d’autres influences expérimentales, ambiantes et même post-rock viennent par la suite s’ajouter au magma sonore.

Les puristes sont là-dessus très stricts. Si un album de black n’est pas enregistré avec les moyens les plus crades et ne sonne pas comme un bootleg piétiné, on ne peut pas lui attribuer la précieuse appellation contrôlée. Cradle of Filth? Borgir? Oubliez ça! De la musique de poseurs, tout au plus.

Dans cette optique, le disque de la bande à Christopher A. passe probablement le test, étant donné qu’il est parfois difficile de discerner chacune des couches de guitares qu’il y a là-dedans. Cependant, la musique va au-delà de la simple agression et nous offre d’agréables moments contemplatifs et mélancoliques. C’est parfois un peu comme assister à un show de Godspeed (avant les explosions d’intensité) ou Red Sparowes dans un garage avec des bouchons. D’ailleurs, il faut attendre la troisième pièce, Exit (Time Lost), avant d’entendre le premier hurlement accompagné de blastbeats et disons que sur l’ensemble, il n’y en a pas des masses.

Le black metal est probablement le style qui connaît l’évolution la plus intéressante depuis les cinq dernières années. Des groupes comme Deafheaven, Alcest et Liturgy s’acharnent à repousser les limites étouffantes de son esthétique, tout en se faisant sévèrement invectiver par les plus hardcore des fans de maquillage noir et blanc. Avec A Place Apart, Suffering In Solitude ajoute également sa touche de peinture grise à ce cadre serré pour faire ce que l’on peut peut-être se permettre d’appeler du post black metal. De là à dire que leur musique est indispensable pour l’ensemble des amateurs de glauque rugueux, il y a une marge. Le post-rock peut-être tellement plus intéressant et varié que ce qui est proposé ici et l’esthétique black metal ne colle pas de façon très harmonieuse aux moments plus atmosphériques de l’album. Cela dit, ça vaut quand même la peine d’y jeter une oreille, ne serait-ce que pour y explorer les avenues proposées. C’est toujours intéressant de voir un style de musique atteindre sa puberté. Nul doute qu’il sera chouette de voir où le groupe en sera dans sa propre évolution lors de la sortie de son prochain LP.

Ma Note : 6/10

Suffering In Solitude
A Place Apart
Domestic Genocide Records
28 minutes

domesticgenocide.bandcamp.com/album/a-place-apart

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=rJtzZk8fxy4[/youtube]

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