Critiques

Streets Of Laredo

Volume I & II

  • Dine Alone Records
  • 2014
  • 39 minutes
5

artworks-000061428845-9yhq3b-t500x500La formation néo-zélandaise nommée Streets Of Laredo, menée par la fratrie Gibson (Dave, Dan, Sarahjane) et complétée par Si Moore et Tom Darlow, lançait récemment Volume I & II. Maintenant résident de Brooklyn, le quintette crée un folk-pop ensoleillé et unificateur pouvant s’apparenter aux univers musicaux d’Edward Sharpe & The Magnectic Zeros et The Lumineers; un premier album au compteur pour le jeune groupe.

Influencé fortement par la ferveur quasi religieuse du mouvement folk issu de la fin des années soixante, la famille Gibson n’a qu’une seule prétention: réunir le plus d’adeptes possibles. Sur cet aspect, c’est parfaitement réussi! Mélodiquement les ascendants dylanesques sont bien sûr en évidence et musicalement parlant, on est dans un folk-pop assez rassembleur merci.

Par contre, en écoutant attentivement Streets Of Laredo, votre vieux grincheux a tiré une conclusion personnelle pas tout à fait positive… on est passablement saturé de ces trop nombreux assemblages folk fédérateur. Au cours des dix dernières années, l’industrie musicale nous a complètement submergés de ces groupes ponctuant constamment leurs refrains choraux de «oh! oh! oh!» (ces rabâchages repris systématiquement dans de nombreux spots publicitaires), ce qui fait que nous sommes devenus totalement allergiques à ces artistes.

Ne soyez pas surpris de retrouver Streets Of Laredo au festival Osheaga l’an prochain, car ce groupe plaira assurément à tous ces mélomanes vêtus de camisoles molles qui viennent envahir le parc Jean-Drapeau à chaque édition (petite blague sarcastique, mais qui ne contient aucune once de méchanceté!). C’est bien exécuté, les mélodies sont astucieusement fignolées, mais cette musique a été abusivement diffusée à la masse au cours des dernières années et, malgré l’indéniable bon vouloir de la formation, on est demeuré de marbre face à cette proposition. Ce Volume I & II est caractérisé par une absence totale de prise de risque; Streets Of Laredo se contentant paresseusement de suivre les traces des First Aid Kit de ce monde.

Ceci dit, quelques ritournelles sont dignes de mention. On pense entre autres à la très Bob Dylan titré Everything To Everyone ainsi qu’à la tribale/fédératrice Girlfriend. En contrepartie, on s’est sérieusement morfondu à l’écoute de Lonsdale Line et Laredo. Par ailleurs, on en assez de ces trompettes braillardes spécifiquement employées pour accentuer le penchant solidaire/mélancolique d’une chanson. Streets Of Laredo nous refait le coup sur Need A Little Help. Franchement désagréable!

Objectivement, ça demeure un disque adéquat, mais on se demande bien ce que la famille Gibson apporte de réellement nouveau à ce genre musical. Ça plaira probablement aux aficionados du genre bien conditionnés à entendre ce folk consensuel, mais en ce qui nous concerne, disons que l’ennui a remporté aisément la palme. Trop conforme à la norme.

Ma note: 5/10

Streets Of Laredo
Volume I & II
Dine Alone Records
39 minutes

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