Critiques

Standish/Carlyon

Deleted Scenes

  • Felte
  • 2013
  • 47 minutes
6

standish-carlyon-deleted-scenesÊtes-vous d’humeur pour un AUTRE groupe inspiré des années 1980, baigné dans le reverb et l’écho? Quelque chose de néo-romantique, mais en plus sombre et ténébreux? Comme si on n’en avait pas entendu assez depuis les trois dernières années. Le duo australien Standish/Carlyon fait le pari qu’il vous reste encore de l’appétit pour ces sonorités synthétiques et gothiques.

Les deux membres du groupe, Conrad Standish et Tom Carlyon, font partie du groupe rock Devastations, une formation qu’on peut aisément associer à ses compatriotes The Drones, Dirty Three et Nick Cave & The Bad Seeds, de même qu’à des américains comme Calexico et American Music Club. Même si Devastations est toujours resté dans l’ombre de ses congénères mieux connus, il a su gagner le respect de la scène alternative londonienne et a participé à deux éditions du festival All Tomorrow’s Parties. Le groupe est cependant à peu près inactif depuis 2008.

On n’imaginait donc pas que deux de ses membres, le guitariste et le bassiste dévoilent un projet qui semble conçu pour une boîte de nuit de Cologne en 1983. C’est un virage surprenant qui a été mené à terme vraisemblablement parce que le duo avait entre ses mains quelques idées qui l’excitaient assez pour tenter d’en faire un album entier. Le premier simple, Nono/Yoyo, dégage dans ses meilleurs moments quelque chose de sordide et de pervers qui en ferait un bon accompagnement sonore pour un club échangiste dans un des premiers cercles de l’enfer. Au delà de ce simple, par contre, les ambiances titillent, mais s’essouflent vite. Subliminally, par exemple, comprend une mélodie de basse envoûtante, puis la chanson est terminée avant qu’on ait eu le temps de remarquer qu’il se passe quelque chose. La même chose peut être dite de l’instrumentale qui clôt l’album, 2 2 5 1. Cette dernière a au moins l’avantage de ne pas être alourdie par la voix morne, les textes inégaux et les mélodies trop familières de Conrad Standish.

Admirable changement de cap, donc, pour ces deux Australiens qui se sentaient inspirés. Dommage qu’en termes de composition, ça ne vole pas haut.

Ma note : 6/10

Standish/Carlyon
Deleted Scenes
Felte
47 minutes

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