Critiques

Senium

You’re Not From Here

  • Indépendant
  • 2014
  • 80 minutes
6,5

a4081088664_2À une époque où il devient difficile de se concentrer tellement il existe de bons groupes qui sortent de bons disques, la concision est la mère de toutes les qualités. À moins d’être Tool ou The Mars Volta, qui enveloppent leur musique dans des concepts incroyables, il n’y a pas de raison de faire durer un album plus d’une heure.

Vous l’aurez deviné, le principal problème du deuxième album de Senium est sa durée: dix-neuf chansons pour une heure et vingt minutes de votre précieux temps. C’est un moindre mal pour quelqu’un qui préfère y aller au compte-gouttes de temps en temps, mais pour le plus rare amateur de l’écoute d’une traite, il s’agit d’un véritable défaut.

C’est en 2010 que le duo formé d’Andrew McNicholas et Mark Tarquinio nous a offert un premier album réalisé en trois jours par ce bon vieux Steve Albini. Such Progress était très efficace dans son genre. Impossible, toutefois, de ne pas faire le parallèle avec l’œuvre la plus connue de leur réalisateur. Cette hargne, ces refrains accrocheurs emmurés de guitares criantes et ce son de batterie, c’est d’abord sur In Utero de Nirvana qu’on les a entendus.

Pour You’re Not From Here, les gars ont opté pour une réalisation encore plus artisanale, qu’ils ont façonnée eux-mêmes. Les pistes de batterie sont plus compressées, les attaques de distorsion sont beaucoup moins présentes qu’au sein du prédécesseur et il y a de la basse, gracieuseté du nouveau venu Jesse Wirtz.

Si l’album est somme toute moins turbulent que le premier, il contient quand même ses moments d’agressivité bien sentis, notamment sur la pièce titre,la très sludge Haven’t I The Right? ou There’s No Other Way, qui sont, avec d’autres bons brûlots, les moments forts d’une galette beaucoup trop calorifique. On aurait gagné en intérêt en déballant le truc sous forme de trois maxis distribués à trois différents moments dans l’année, ou en mettant quelques titres de côté pour un éventuel troisième album, tout simplement.

Reste quand même que McNicholas a une sacrée voix et qu’il n’y a pas vraiment de mauvaises pistes dans le lot. Une fois de plus, c’est facile de dire que ça ressemble à du Nirvana, mais c’est encore plus facile de vraiment aimer ces chansons-là pour la simple et bonne raison qu’elles sont bien faites et qu’elles nous reviennent en tête. Bref, un band à ranger dans la même section que Roomrunner, Dope Body, Greys et Yuck. Plus que jamais, le grunge est de retour. Ce n’est certainement pas moi qui m’en plaindrai!

Ma note: 6,5/10

Senium
You’re Not From Here
Indépendant
80 minutes

senium1.bandcamp.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=gmz1bY7UuaM[/youtube]

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