Critiques

Projet RL

Earthburnt

  • Indépendant
  • 2015
  • 42 minutes
7

EarthburntÀ la toute fin du siècle dernier, j’ai quitté ma ville natale d’Alma au Lac-Saint-Jean. Là-bas, j’ai pu observer les balbutiements de groupes comme les Psycho Riders, NoVac’nc, Pussy Pear, Galaxie 500, Gros Méné et beaucoup d’autres. Avec le temps, plusieurs de ces musiciens ont fait le «move» vers la grande ville et sont devenus gigantesques, alors que d’autres sont toujours actifs au sein de différentes formations. Quoi qu’il en soit, je me souviendrai toujours de ces années de gros fun et de gros rock. Parce que la région, c’est vraiment très rock. Je sais pas ce qu’ils mettent dans l’eau là-bas, mais tout le monde qui faisait de la musique dans le temps vargeait sur des guitares et des batteries. Jamais vu un band de hip-hop sortir d’Alma. Y a du monde qui appelaient ça «le son du Lac».

Seize ans plus tard, les choses ne semblent pas avoir vraiment changé. C’est en tout cas ce que l’on constate en écoutant le premier véritable album de Projet RL, formation originaire d’Alma, elle aussi. L’histoire du groupe est celle que plusieurs d’entre nous ont d’ailleurs vécu. C’est une histoire qui trimballe son rock du sous-sol au garage en passant par des bâtisses abandonnées converties en locaux de pratiques dans lesquels ont s’enfarge dans les bouteilles vides. Une histoire qui force ses protagonistes à se construire eux-mêmes en composant, jouant et réalisant ses chansons avec le 4-track emprunté au grand frère d’un ami: le premier chapitre de la vie d’un band de rock, celui qui vient tout de suite après le prologue.

Dans le cas qui nous occupe, le prologue était cette suite d’improvisations délirantes nommée Black September parue en 2010 et commise par Alex, Ben et Max. Depuis, Marc-Antoine et Charles se sont joints aux trois autres et ils nous offrent six de leurs meilleures chansons enregistrées entre 2012 et 2015 dans le sous-sol de la maison d’un des gars. Difficile de faire plus DIY. Les Philippe Brault et Emmanuel Ethier de ce monde ne se rendent pas souvent à Alma, tsé. Quoi qu’il en soit, on retrouve sur Earthburnt des influences stoner, doom et même un soupçon de punk sur Ghost. La voix de Max évoque même celle de Dave Vanian des Damned sur la balade hypnotique Stonewind Travel. Quiconque connaît mon affection profonde pour le premier band punk britannique se doute que j’ai passé un bon moment.

Ce n’est pas parfait. Certaines chansons gagneraient au change en étant un peu plus courtes et moins répétitives. Cela dit, pour un album conçu avec les moyens du bord, ça sonne comme deux tonnes de briques et l’exécution frise la perfection. Le rock du Lac n’est pas mort et les médias d’ici feraient bien de lâcher les baskets de Galaxie pendant une couple de semaines pour aller refaire un tour là-bas. Juste parce que l’avenir, ce sera toujours les jeunes.

*En spectacle, le vendredi 30 octobre à l’Escogriffe situé au 4467, rue Saint-Denis à Montréal.

Ma note: 7/10

Projet RL
Earthburnt
Autositedemo.cauit
42 minutes

https://projetrl.bandcamp.com/album/earthburnt-2015

https://www.facebook.com/projetrl/?fref=ts

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