Critiques

Pat Jordache

Steps

  • Banko Gotiti Records
  • 2015
  • 38 minutes
7,5

Pat JordacheRencontrer l’univers musical de Pat Jordache, c’est un voyage dans le passé et dans le futur à la fois. Ma première rencontre avec le groupe a eu lieu en 2011, au Festival de musique émergente d’Abitibi-Témiscamingue (le fameux FME), dans un Cabaret de la dernière chance bondé et suant. Ce qui marque d’abord: la voix ultra grave de Pat Jordache, une voix caverneuse qui sort d’un gringalet.

Quatre ans après le succès d’estime de son premier album Future Songs, paru sous Constellation Records, Pat Jordache revient avec Steps, qu’il fait paraître sous sa maison de disque Banko Gotiti Records. Steps reprend trois pièces qu’il avait fait paraître en simples en 2013 et y ajoute cinq nouveautés. Le tout donne une proposition plus 80’s, toujours new-wave, pop et décalée.

Cette fois, Jordache n’hésite pas à modifier sa voix (Hunger, Paradise O Paradise) et à assumer le plaisir de la surabondance de sons. Une impression d’une certaine cacophonie se dégage de l’écoute de Steps, où synthé, violons, guitares, percussions et «drumpad» se mêlent. Agréable? Oui, mais avec modération.

Steps peut s’apparenter aux guitares de Youth Lagoon, aux synthés de A-ha, au groove de Talking Heads et à l’excentricité de tUnE yArDs, de qui il a assuré la première partie en tournée états-unienne en 2011.

La pièce titre, Steps, ouvre l’effort avec un refrain accrocheur: «Oh oh oh/Damaged goods!» et une rythmique prête à faire se déhancher les invités à une piscine-party. Suit Morning Sun, probablement la pièce la plus jouissive de l’album. Ty Fitzmaurice (Woodpigeons, Maica Mia) a fait un travail de maître au mixage, car l’album détient une rare cohérence, malgré son aspect bruyant (il n’y a vraiment aucun silence durant les trente-huit minutes de l’album. C’est lourd !).

À noter: la participation de Seb Chow pour les cordes (sublimes, d’ailleurs) sur la pièce Fields Laying Fallow.

La dernière pièce, Paradise O Paradise, est de Sean Nicholas Savage et clôt l’aventure avec des influences rétrofuturistes parfaites. D’ailleurs, la pochette d’album signée Rachel Shaw incarne bien cette idée de passé au futur: comme elle le dit sur son site, elle travaille une forme «lousse» de formalisme, un clin d’œil à la tradition artistique réinventée. Sur ce, je retourne me prélasser au bord d’une piscine avec Pat Jordache dans les oreilles.

Ma note: 7,5/10

Pat Jordache
Steps
Banko Gotiti Records
38 minutes

https://patjordache.bandcamp.com

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=52uVUxkN-U8[/youtube]

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