Critiques

Outer Minds

Behind The Mirror

  • FDH Records
  • 2012
  • 32 minutes
6,5

La formation résidente de la magnifique ville de Chicago, qui évolue dans un genre musical évoquant une mixture de garage-rock et de psychédélisme, nommée Outer Minds, lançait au début du mois septembre, Behind The Mirror. Formé de Zach Mederis (guitare, voix), de Mary McKane’s (orgue), de Brian Costello (batterie), de A-Ron Orlowski (basse), de même que de la «tambourine girl» Gina Lira, Outer Minds détient une excellente réputation auprès des médias locaux de la région de Chicago.

Qu’est-ce que nous offre ce Behind The Mirror? À prime abord, les influences lysergiques semblent assez apparentes. Ici, les adeptes de Brian Jonestown Massacre, Ariel Pink’s Haunted Graffiti et du vétéran Julian Cope, ne seront absolument pas dépaysés à l’écoute de Outer Minds. Des chansons aux structures simples, des mélodies opérantes, un orgue Farfisa omniprésent, des progressions d’accords convenues, bref, rien de bien imaginatif, mais on sent chez ce groupe, un désir d’aller plus loin.

Par exemple, les voix (parfois assemblées sous une forme de chorale déjantée) sont mixées à l’arrière-plan, noyées dans la réverbération, ce qui confère à la création une dose légitime d’étrangeté. Au niveau du mixage sonore, les instruments sont habilement disposés; des guitares qui surviennent subitement, un orgue faisant son apparition du côté droit des enceintes acoustiques, une batterie savamment étouffée. Ces musiciens ont les oreilles bel et bien dessuintées!

Par contre, une écriture chansonnière pop plus assumée serait requis pour que Outer Minds passe à la prochaine étape, car lorsque le groupe s’entête à créer des pièces psychédéliques sombres et austères, il est beaucoup moins efficace. Des morceaux faiblards comme Pleasure Cruise et Dead Boot (Grapefruit Cover) viennent judicieusement témoigner de cet état de fait. En contrepartie, la très Ariel Pink titrée She Calls My Name, l’excellente et vitaminée Those Machines, l’anesthésiante Look Behind The Mirror, la bondissante We Are All Stone et la très pop sixties Cool Times prouvent tout le talent qui habite ce quintette.

Apôtres de rock narcotique, ne boudez pas votre plaisir car cette jeune formation fait adéquatement le travail. Pas encore du calibre des grosses pointures progressant dans cette famille musicale, mais on peut affirmer sans gêne que Outer Minds possède toute la compétence nécessaire afin d’accéder à un niveau créatif supérieur. Un meilleur songwriting, une exécution plus assurée et ça pourrait y être! Ça demeure quand même une conception sonore satisfaisante.

Ma note : 6,5/10

Outer Minds
Behind The Mirror
FDH Records
32 minutes

hozacrecords.com/2010/08/outer-minds/

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