Critiques

Orange Goblin

Back From The Abyss

  • Candlelight Records
  • 2014
  • 54 minutes
6,5

backfromtheabyss_coverLes routiers londoniens Orange Goblin ont fait paraître le 7 octobre dernier leur huitième album sur lequel ils poursuivent le développement de leur hard rock-stoner à haute teneur en octane et testostérone. Alternant leur son d’un album à l’autre entre deux spectres, l’un résolument stoner et l’autre impliquant des tendances plus «up-beats», presque punk, les publications d’Orange Goblin sont en général un gage de qualité avec notamment les Time Travelling Blues (1997) et The Big Black (2000) comme points cardinaux. A Eulogy For The Damned, il y a deux ans, était également une brillante réussite, quoiqu’opérant dans un nouveau registre.

Car oui, sur le précédent album, on se sentait quelque part au Tennessee, malgré les racines «monarchiques» du plus américain des bands anglais. Mais sur ce Back From The Abyss, on n’est ni là où le groupe semblait avoir préparé le terrain avec le précédent, ni même en terrain connu.

Mais rappelons, en notion de contexte que la troupe avait savamment amorcé un virage plus hard/southern rock après Coup de Grace, effort principalement punk, paru suite à un premier essai «alt», l’excellent The Big Black.

Cela dit, amateurs de «riffage» puissant, de groove et d’imageries «geeks» seront servi, comme toujours, avec ce huitième album. Mais il manque quelque chose. Cette touche de finesse qui, malgré le style de la bande, leur est si caractéristique: le sens de la mélodie, des introductions inspirées ou de costaudes transitions.

Et il y a aussi cette drôle de volonté sur Back From The Abyss de faire «carré», voire même dans le «catchy». Pour nous, ça veut dire ici, faire dans le «formaté» et finalement, couper court sur ses idées, car ce n’est pas tant maîtrisé sur le présent gravé. Ce n’est certes pas déplaisant à écouter ce disque, mais ce n’est juste pas aussi bon que ce à quoi le groupe nous a habitués.

On ne peut toutefois pas reproché à Orange Goblin de manquer d’inspiration dans la composition de riffs puissants et captivants, mais sur des pièces en général plus longues que sur les précédents albums, on y trouve moins de diversité instrumentale et plus de chant… ce n’est pas tant un reproche à la technique de Ben Ward qu’à ses textes un peu typés et franchement cons… Bref, on aurait pris davantage de passes de guitares et moins de répétitions de refrains.

Reste qu’Orange Goblin sont de solides musiciens et performeurs. Leur lente transition vers un son plus grand public, amorcée avec A Eulogy For The Damned, ne parvient pas à s’achever avec ce retour à un son ni stoner, ni punk, mais tout de même bien léché.

Bref, ça sonne comme du bon Orange Goblin, mais sans le plaisir dans la région, plaisir qui vient de «l’instant du moment», du sens du jam, de l’improvisation et du spontané, bref, sans ce qui fait un bon album de stoner! Vrai, le groupe a graduellement délaissé ce modus operandi quelque part vers 2002, mais quand même, tant qu’à écouter la bande à Ward s’époumoner en mode «southern», allons se retaper Thieving From The House Of God, un album incontournable dans la transition qu’a effectué le groupe dans sa discographie.

Ma note: 6,5/10

Orange Goblin
Back From The Abyss
Candlelight Records
54 minutes

www.orange-goblin.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=KiGIvnnejRg[/youtube]

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