Critiques

Old Gods

Stylized Violence

  • Forge Again Record
  • 2013
  • 23 minutes
5,5

UnknownIls s’appellent Old Gods. Ils sont quatre musiciens aussi polyvalents que leur CV est imposant. Ce qu’ils font? Un mathcore écorché teinté d’industriel machiné et de punk décapant. Leurs influences? The Jesus Lizard assurément en tête de liste, mais aussi les courants noise, hardcore et grindcore qu’ils ont arpentés et dans lesquels ils puisent. Les voici avec Stylized Violence un premier album violent certes, mais dont le désir stylistique dilue l’essence urgente du quatuor.

Après la parution en 2011 d’un premier maxi fort surprenant, la troupe composée de l’ex-guitariste de Dillinger Escape Plan, John Tuttle (voix), de membres de The Armed, Randall Kupfer (guitare), Tony Wolski (batterie) et de Derek Swanson de Heads Will Roll (basse), débarque avec un premier opus complet. Les attentes étaient plus qu’élevées dans mon cas (et dans celui des quelques bandits qui carburent à cette méchanceté sonore). Verdict? Avec Old Gods on se met certainement dans les oreilles une musique abrasive de grande qualité, mais Stylized Violence déçoit par l’absence de cette hybridité et de ce côté brouillon – je-m’en-foutisme – pourtant constitutifs du son du maxi.

Attention! Stylized Violence n’est pas mauvais, bien au contraire. Il captive. Mais on se demande, à mi-chemin dans l’écoute, si on est en présence du même groupe qui nous avait livré Flower Of Flesh And Blood en 2011. Par chance, le sixième titre, Portrait Of An Artist sauve la mise des cinq précédents. C’est véritablement là que l’album prend son envol pour ne plus jamais redescendre avant les dernières notes d’Altered States, pièce qui clôture cet effort.

Sur ce titre, Tuttle s’offre même une performance vocale qui rappelle Mike Patton. Clin d’œil intéressant, bien qu’un peu trop pastiché. Suivra Rumble Fish, courte, rapide et d’une efficacité qui témoigne de la maîtrise du quatuor.

Trop stylisé donc? Pas tout à fait, mais Old Gods, par souci de concision on présume (peut-être ont-ils trop cherché le «perfect design»), ne se permet pas ici ces élans math ou ces longues transitions pesantes de noise qui lui étaient caractéristiques jusqu’ici. Bref, ça pourrait respirer davantage! La clé d’une bonne pièce heavy, et plus important encore, d’un album abrasif qui étonne, se trouve souvent dans les «breakdown», ou dans l’alternance de brutalité et de moments sombres, moments qui nourrissent tout autant l’ambiance malsaine des constructions complexes comme celles bricolées par Old Gods. On avait aimé aussi sur le EP l’enregistrement DIY «live en studio» qui ne cherchait pas à dissimuler les feedbacks des guitares ou l’écho de la pièce.

Finalement, Stylized Violence est un album intéressant, bien ficelé et pesant, mais qui au final n’est pas à la hauteur du potentiel d’innovation de la bande. Des pièces rapides, syncopées, garnies de gros powerchords et de riffs en drop D, Every Time I Die en font déjà. Pas besoin donc pour Old Gods d’aller jouer dans ces platebandes «southern core»; limite douchebag.

Ma note: 5.5/10

Old Gods
Stylized Violence
Forge Again Record
23 minutes

forgeagainrecords.com/news.php

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