Critiques

Nick Oliveri's Uncontrollable

Leave Me Alone

  • Schnitzel Records
  • 2014
  • 29 minutes
6,5

290800-empNick Oliveri, c’était le cerveau névrosé de l’hydre qu’était Queens Of The Stone Age à ses débuts. Il a été le savant fou derrière Mondo Generator, en plus d’officier à la basse dans le légendaire combo desert Kyuss. Les circonstances de son brouillage avec Homme des Stone Age, sont toujours floues, même si les deux hommes conviennent de leur réconcialiation, mais elles concerneraient une histoire de violence conjugale qui remonterait à la fin de la tournée du cultissime Songs For the Deaf. Les allégations venaient du rouquin guitariste, Oliveri n’ayant été accusé de rien en ce sens.

Bref, ce long détour, pour en arriver à Leave Me Alone, la première offrande solo du multi-instrumentiste sous la bannière de son «Uncontrollable», le nom du groupe qui le suivra en tournée pour supporter cet album, mais aussi un clin d’oeil à The Uncontrollable, son projet en duo, dont le nom n’est pas sans évoquer son mode de vie, disons rocambolesque.

Bref, Leave Me Alone est un titre tout désigné pour celui «qui n’est plus dans Queens Of The Stone Age» et dont les frasques ont été largement documentées: sacrez-lui patience, il fait désormais ses affaires de son côté, et son ancien groupe n’est plus tant bon, de toute façon, depuis leur virage «adult rock», c’est moi qui souligne.

Car sur ce nouveau gravé, le bougre d’Oliveri nous convainc qu’il a encore de quoi à dire et qu’il sait encore comment ficeler de solides brûlots de rock aussi lourds et dans ta face que mélodiques.

Le concept ici: le routier a joué tous les instruments sur cet effort de neuf pièces, invitant au passage quelques amis à se joindre à l’exercice. Parmi eux: Phil Campbell de Motörhead (quand même), l’excellent Dean Ween, Bruno Fevery de Kyuss Lives! ainsi que plusieurs apparitions de Marc Diamond, collaborateur d’Oliveri du côté de Blag Dahlia et Dwarves.

Leave Me Alone, n’est pas un grand album dans le genre cela dit. Il n’y a pas de titres phares (forts?!) comme Autopilot ou Another Love Song sur ce disque ni de saloperies comme celles qui étaient colligées sur Cocaine Rodeo, album en forme de trip illicite ultime de Mondo Generator.

La pièce titre a certainement un petit quelque chose qui vous fait frétiller la région, son une minute quarante-trois secondes au chrono ajoute à la satisfaction et à cet effet tourbillon. La conclusion Death Leads The Way est aussi un effort intéressant. C’est la plus longue chanson du disque, mais aussi celle qui coule le mieux. Coïncidence? Ce serait audacieux de l’affirmer, mais disons que du point de vue de l’auditeur, on ne sent qu’à la dernière pièce qu’Oliveri, dans sa zone, oublie l’intention de ce Leave Me Alone, et fait finalement enfin, du Oliveri.

C’est vrai tout de même, il faut rendre à César ce qui revient à celui qui traverse le Rubicon: c’est plaisant d’y entendre notre homme en bonne forme. Mais à l’écoute de ce projet solo, on ne peut que déplorer la facture un peu convenue de l’objet. L’effort de composition est palpable sur Leave Me Alone, mais l’enveloppe ne convient pas au bon Nick et ce, même si c’est lui qui est responsable de son assemblage. Peut-on alors conclure que le bonhomme possède ce genre de talent de création dont le potentiel se décuple par la présence d’autres musiciens dans son entourage? Sûrement. Il l’a prouvé à tant de reprises avec Master Of Reality, Dwarves et le Mark Lanegan Band. Et je n’ai même pas nommé Queens Of The Stone Age à qui il manque cruellement le côté «papier sablé» d’Oliveri.

Ce qui nous amène à cette question centrale: qui veut d’un projet solo peaufiné en studio de Nick Oliveri? Qui, einh? On veut l’entendre ne pas réfléchir, entouré de malfrats de son espèce, et pas juste sur quelques titres et dont la signature transpercera le mix final. Et surtout, confisquez-lui Pro Tools!

Ensuite, mettez-le-moi en tête d’affiche au Ritz PDB, en bedaine avec ses amis truands et soudainement la donne change! Je paierai le gros prix pour le voir s’époumoner. Donc, oui, on va te laisser tranquille avec ta vie, mais de grâce, t’enfermes plus pour faire un album seul.

Ma note: 6,5/10

Nick Oliveri’s Uncontrollable
Leave Me Alone
Schnitzel Records
29 minutes

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