Critiques

Neil Holyoak

Rags Across The Sun

  • Indépendant
  • 2014
  • 40 minutes
7

a2109433306_10Né à Los Angeles et établi à Montréal depuis plusieurs années, le songwriter folk-country, Neil Holyoak, faisait paraître au début septembre son cinquième album (déjà) intitulé Rags Across The Sun. Influencé par Townes Van Zandt (il y a pire ascendant) et le blues acoustique malien, Holyoak possède vraiment tout ce qu’il faut pour faire sa marque lentement, mais sûrement. En octobre 2012, Holyoak et ses accompagnateurs ont envahi le Breakglass Studio et se sont mis au boulot sous la férule et les bons auspices de Dave Smith (Stars, Patrick Watson, Wolf Parade, etc.).

Aux premières écoutes, on a dénoté, dans la voix de Neil Holyoak, le ton intime (un peu las) que le grand Van Zandt insufflait à ses propres chansons et il fait bon de retrouver un peu de cette sincérité mélancolique qui constituait la principale signature du compositeur country états-unien. Holyoak fait définitivement partie de la même famille. Le créateur chansonnier nous présente un chant intime jumelé à des structures chansonnières engourdies et méandreuses qui tangue autant du côté d’un folk authentique à la Dave Van Ronk que des motifs guitaristiques un tantinet bleusy.

Malgré les multiples musiciens qui ont participé activement à l’élaboration de cette sitedemo.cauction, une impression de purification sonore persiste au fil des auditions. C’est minimaliste, les arrangements sont minutieusement soupesés, rien de superflu ou d’ostentatoire au programme, ce qui permet à ces chansons de s’envoler lentement en mettant l’accent sur l’interprétation pondérée d’Holyoak.

Les textes sont des références oniriques à des paysages, des destinations, évoquant un doux spleen, comme si nous étions téléportés musicalement dans un road-movie paisible à la destination incertaine, mais riche en sensations. En plus des harmonies vocales angéliques, gracieuseté de Tamara Sandor, le musicien embellit ses ritournelles de mandoline, de Fender Rhodes, de piano, d’Hammond B3 et de pedal steel, sans jamais outrepasser la limite auditive permise.

Neil Holyoak est à son mieux quand il s’exécute pratiquement seul, en format minimaliste. On a apprécié la dépouillée/tristounet Big Papa Daddy, la magnifique reprise d’Only Him Or Me de Townes Van Zandt et la superbe Black Hen. Au niveau des pièces plus orchestrées, les effluves country sont venus captiver nos conduits auditifs: Marigold, Silvery Skies de même que le petit penchant country rock de Jeremy Song sont particulièrement captivants.

Au final, le jeune homme a tout bon et est voué à une très belle carrière, s’il persiste dans cette voie personnelle et dégarnie de tout artifice inutile. Le chemin menant vers la reconnaissance sera assurément plus tortueux, parsemé d’embûches commerciales, mais à long terme, ce pari sera le bon. Patience, persévérance et passion, voilà les trois ingrédients d’un succès artistique assuré! Neil Holyoak est considérablement bien parti!

Ma note: 7/10

Neil Holyoak
Rage Across The Sun
Indépendant
40 minutes

neilholyoak.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=8Tf1urafeDc[/youtube]

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