Critiques

Monomyth

Saturnalia Regalia

  • Mint Records
  • 2014
  • 29 minutes
6,5

mono9Dans le cadre de Pop Montreal, le groupe Monomyth, originaire de Halifax, fera un arrêt pour présenter les pièces de son premier album: Saturnalia Regalia. Le groupe avait auparavant fait paraître deux maxis et quelques pièces ici et là. Affectionnant un rock légèrement shoegazé, la formation tire définitivement ses influences de la Grande-Bretagne et du Sud-ouest américain.

Le quatuor néo-écossais est baptisé d’après le concept de «monomyth» élaboré par Joseph Campbell durant les années 40. Celui-ci avait développé une théorie qui ramène tous les mythes à la même histoire; celle d’un héros qui doit poursuivre une quête extraordinaire pour ensuite revenir dans le monde ordinaire et tenter de l’améliorer. C’est une définition très succincte, mais deux éléments s’en dégagent: le côté romantique de se replonger dans les grands mythes de l’antiquité et un petit je-ne-sais-quoi d’ésotérisme… et le romantisme évoqué ainsi que le petit penchant ésotérique sont bien présent sur Saturnalia Regalia.

C’est un rock chaud et enveloppant qu’offrent les quatre jeunes Canadiens. Something Else se dresse comme étant l’un des meilleurs exemples de ce que Monomyth peut offrir. Une petite guitare entraînante dénuée de toute agressivité, une batterie simple, mais efficace, une basse ronde et suave de même que la voix de Seamus Dalton, qui se situe entre la nonchalance et une émotivité à fleur de peau; l’ensemble doublé par une mélodie franchement accrocheuse. Le genre de ritournelle qui vous reste dans la tête.

Les fans, de la vague plus soft rock influencé par le surf rock de la Californie, trouveront chez Monomyth un son qui leur plaira. Le premier simple de Saturnalia Regalia, Candleholder, montre le groupe dans un côté plus prompt qui saura donner envie a certains bassins de se dandiner sur les rythmes de Matt Peters. Downer a un petit côté psychédélique comme peut l’avoir parfois Ty Segall, alors que les membres chantent une mélodie canabinisante en choeur. De la stratosphère, ils semblent nous inviter dans un rêve gonflé à l’hélium.

Saturnalia Regalia ne s’étire pas en longueur: vingt-neuf minutes aériennes, mais surtout (bien que Monomyth montre certains bons côtés) qui n’arrivent pas à atteindre la qualité de compositions que ce que certains groupes font au sud de la frontière. Pour un premier album, Monomyth se débrouille bien et offre une galette qui fera plaisir aux fans des moments les plus doux de la formation Thee Oh Sees.

*Monomyth sera en spectacle dans le cadre de POP Montréal, le jeudi 18 septembre prochain à L’Escogriffe à 20h30 et à minuit au Barfly.

Ma note: 6,5/10

Monomyth
Saturnalia Regalia
Mint Records
29 minutes

monomythmusic.tumblr.com/

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