Chroniques

The Melvins

Melvins… tout simplement!

melvinsBizarre. Elle m’a dit que je suis bizarre. Cette vieille dame à l’épicerie du coin qui me remarque. Je porte un chandail de groupe rock et elle me dit le plus sérieusement du monde que je suis bizarre. Moi bizarre? Beau, drôle, intelligent ou solide comme le rock, je l’aurais cru, mais bizarre pas vraiment. Bon, je sais, vous vous dites qu’elle aurait dû me traiter de prétentieux après ce que je viens de dire, mais ce n’est qu’une petite blague. Je suis beaucoup mieux que ça! Si cette dame ose croire que je suis cinglé pour un t-shirt rock, c’est qu’elle n’a jamais entendu la discographie complète du groupe américain baptisé Melvins. Ça, c’est bizarre!

Généralement, je me contente de prendre un album précis d’un groupe et de partager avec vous, tout l’amour que j’ai pour celui-ci. Par contre, aujourd’hui, je suis dans l’impossibilité me limiter à un seul album des Melvins. Leur parcours musical étant trop complexe et diversifié pour m’attarder qu’à un seul disque.

Existant depuis déjà une trentaine d’années, Melvins a toujours su se renouveler de façon constante. Très rares sont les groupes qui, après tant d’albums, savent nous surprendre à chaque fois. Ces musiciens ne s’imposent aucune limite. Leur musique allie lourdeur, lenteur, rythmes anormalement conçus, sonorisation unique et longueurs; le tout dans le but de provoquer l’auditeur. Jamais prévisible! Tout comme la météo d’ailleurs! Météomédia nous le prouve tous les jours!

Lâchons la météo et revenons au rock. Parce que Melvins joue du rock. Du vrai rock! Du rock parfois si complexe sur le plan mathématique que même Hubert Reeves ne comprendrait absolument rien! C’est aussi un rock lourd et plutôt lent. Rien n’est jamais vraiment rapide en ce qui concerne Melvins. Un peu comme une réponse de politicien. Melvins nous sert parfois de très longues pièces aux structures anormales. Parfois, je me demande s`il y a vraiment une réelle construction dans tout ça. Pourtant, pour les avoir vus en concert à plusieurs reprises, je peux vous certifier qu’ils se comprennent admirablement bien. L’exécution des chansons est sans failles. Leur musique, leur prestance et leurs apparences respectives, que je qualifierais de perturbantes, servent à épater la galerie, sans qu’ils aient besoin d’en rajouter avec des excès de virtuosité.

À noter que Melvins a eu de nombreux bassistes depuis leur début. Ne me demandez pas pourquoi, je ne pourrais pas vraiment vous répondre. En revanche, le batteur Dale Crover et le chanteur-guitariste Buzz Osbourne (de son prénom Roger!) y sont depuis toujours ou presque. Crover étant arrivé en 1984.

Depuis 2006, ces déjantés musicaux nous servent régulièrement des leçons de musique; accompagnés par deux autres excellents musiciens qui forment le groupe Big Business. Vous pouvez tendre également l’oreille à ce groupe, car ça en vaut réellement la peine.

Étant donné qu’ils ont une panoplie d’albums, et qu’il est difficile de recommander un seul de ceux-ci, je vous fais, de ce pas, une petite liste des albums que je vous suggère fortement.

– Stoner Witch, 1994 (un vrai petit bijou)
– Hostile Ambient Takeover, 2002 (délicieux à mes oreilles)
– Stag, 1996 (album très solide)
– Bullhead, 1991 (un classique)
– A Senile Animal, 2006 (leur premier album avec Big Business)
– Houdini, 1993 (si vous deviez en avoir qu’un seul)

Voilà, c’est ici que je vous quitte sur ces sages paroles. Premièrement, je crois que Buzz Osbourne devrait être l’idole d’une génération.

Deuxièmement, Dale Crover est plus fort que Dieu.

Allez, nouveaux disciples de Melvins, prenez et buvez-en tous !

Amen.

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