Critiques

Los Campesinos!

No Blues

  • Wichita Recordings
  • 2013
  • 42 minutes
7,5

los-campesinos-no-blues-2013Le septuor rock indépendant gallois Los Campesinos! lançait dans les bacs la semaine dernière son cinquième rejeton studio titré No Blues. Assemblés en 2006 à l’université de Cardiff, Aleksandra, Ellen, Gareth, Harriet, Neil, Ollie et Tom (en plus d’adopter le nom de famille Campesinos!) évoluent dans un registre amalgamant le rock et la pop orchestrale; l’ensemble enfiévré de mélodies et de refrains évoquant souvent les cris de ralliements des meneuses de claque lors des matchs de football américain.

Habituellement ce genre de rock juvénile et infantilisant a le don d’agacer un tant soit peu l’auteur de ces lignes. Sauf que cette fois-ci, le petit penchant puéril préconisé par Los Campesinos! fait place à un rock plus mûr, empruntant autant à Modest Mouse qu’à Arcade Fire (époque Funeral) de même qu’à un songwriting détenant quelques ascendants de la formation Villagers.

Le groupe sonne définitivement de manière nettement plus musclée sur cet opus, ce qui octroie à ce No Blues une franche dose de conviction, et ce, malgré les inflexions vocales émotivement exacerbées de Gareth Paisey. Bien entendu, les refrains «cheerleadés» sont légion, mais l’énergie déployée, l’exécution et l’interprétation prescrite sont tellement senties et authentiques que cette surenchère de sensibilité n’a pas exaspéré votre humble et dévoué critique.

Nous vous lancerons en plein visage ce fameux cliché utilisé de façon excessive en musique… Voilà l’album de la maturité pour Los Campesinos!. Les chansons sont d’une efficacité exemplaire, adroitement inventives, sans être trop complexes pour le mélomane friand de rock rassembleur. La bande a parfois tendance à flirter avec la surabondance de mélodies unificatrices (et ça peut paraître parfois un peu démesuré) mais au final, ce No Blues est plein de dynamisme, d’ardeur et de solidarité.

Une belle poignée de ritournelles frémissantes tirent leur épingle du jeu sur cette offrande: le mémorable refrain dans What Death Leaves Behind, le rock carré animé d’une ligne de clavier répétitive intitulé Cemetry Gaits, les très Bright Eyes/Villagers nommés respectivement Glue Me et Let It Spill, la bondissante Avocado, Baby ainsi que le déflagrant crescendo concluant habilement Selling Rope (Swan Dive To Estuary). Pas de quoi bouder son plaisir auditif!

Un fichu de bon disque de rock fédérateur à la charge émotive décuplée et mélodiquement d’une adéquation incomparable. Si le plus récent Arcade Fire a pu laisser de marbre les admirateurs de la première heure, nous pouvons avantageusement les conseiller de venir faire un petit tour du côté de Los Campesinos!. Du rock somme toute académique, mais qui saura ravir l’amateur de refrain coup de poing/direct au cœur. Un tonique sonore!

Ma note : 7,5/10

Los Campesinos!
No Blues
Wichita Recordings
42 minutes

www.loscampesinos.com/blog/

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