Critiques

LNZNDRF

LNZNDRF

  • 4AD
  • 2016
  • 42 minutes
7

Lanz and Devendorf. C’est ça le nom du band. C’est comme une mode les noms de groupes où l’on retranche les voyelles. C’était cool dans le temps d’XTRMNTR (l’album de Primal Scream) mais là, on commence à avoir compris. Pis en plus, ils ont oublié une consonne. Anyways, j’appelle encore ça Leunzondeürf. Ma note: 2/10.

Ben non, je niaise. Ça serait facile si c’était juste une critique de nom.

La vérité, c’est qu’on passe quand même de forts bons moments à l’écoute de ce premier album né de l’union entre les frères Devendorf de The National et du multi-instrumentiste Benjamin Lanz de Beirut. Si vous m’aviez demandé qui sont Brian et Scott Devendorf et ce qu’il font dans The National, j’aurais juste vraiment pas su quoi répondre, étant donné que j’ai même de la misère à me rappeler du nom du chanteur. Mais bon, apparemment, ce sont les deux frères qui passent le plus inaperçus dans le groupe selon une fan issue de mon cercle d’amis. J’ai des amis bizarres. Mais on s’en parlera une autre fois.

Revenons à nos moutons. Enregistré en seulement trois jours dans une (gros cliché indie-rock dans 3,2,1…) église reconvertie en studio, ce premier disque rappelle dans ses moments les plus forts les meilleures années de l’étiquette 4AD, donc, le début des années 80. On pense à la mélancolie empreinte d’urgence post-punk des premiers albums de Cocteau Twins ou Dead Can Dance et les lignes de basse simples et efficaces ne sont pas sans rappeler Joy Division. Ce n’est certainement pas le premier band qui s’inspire du quatuor romantico-déprimant de Manchester et ce ne sera sûrement pas le dernier, mais ça fonctionne bien.

En fait, tout se passe dans les trois premières pièces du gravé, soit, Future You, Beneath The Black Sea et la magnifique Mt Storm. Trois chansons, trois coups de coeur. La première est davantage une ambiance instrumentale qui établit le ton du disque. Du moins, c’est ce que l’on croit rendu à cette étape de la première écoute. La seconde est la plus «The National au karaoké post-punk» du lot mais le plaisir croît avec l’usage. C’est Mt Storm qui surprend et charme à la première écoute. De loin la plus Dead Can Dance du lot, elle sied à merveille au falsetto de Lanz. Cette même voix qui peut légèrement, voir gigantesquement, taper sur les nerfs des non-fans de Beirut, trouve sa voie dans cette pièce qui s’écoute sur «repeat» sans problème.

Ensuite, tout part en couille, ou presque. Kind Things fait penser à ce band suédois qui a pogné un été de temps avec une toune de sifflage insupportable. Peter Björn and John. Parallèlement, sa fausse bonne humeur pastel fait penser à tous les groupes qui jouent à Osheaga l’après-midi. C’est à se demander à quoi les gars ont pensé. Le reste du disque oscille entre des refrains de pubs de cellulaire et un glauque bien maîtrisé qui donne le goût d’y retourner. S’ils font plusieurs albums, j’ai une bonne idée pour un «greatest hits». Un album double séparé en deux disques et intitulé Cheesy/Gloomy, Sun/Cloud ou Lame/Great.