Critiques

While The Engine Burns

  • Indépendant
  • 2014
  • 46 minutes
6,5

0620953489129_600En écoutant While The Engines Burn, on a l’impression de se faire raconter la vie par un réel Canadien errant. Le chanteur originaire de Montréal insuffle un certain vent de fraîcheur sur la scène country canadienne. Celui-ci a pu compter sur la participation de Joe Grass (Marie-Pierre Arthur) pour les arrangements de cuivres, à la guitare pedal-steel et à la coréalisation tandis que Warren C. Spicer de Plants And Animals a complété le duo de réalisation.

Ancré dans une nostalgie d’une époque révolue, le countryman montréalais est à son meilleur lorsque la mélancolie prend le dessus. La pièce qui ouvre While The Engines Burn titrée The Powers Of Our Day le démontre avec aplomb alors que les cuivres appuient avec justesse la voix d’Andy. On se prend rapidement à avoir dans la tête des images de cowboys à dos de cheval au soleil couchant. Le country, c’est le blues de l’homme blanc et le montréalais est au sommet de sa forme lorsqu’il incarne la noirceur, lorsqu’il se fait sombre. See The Train Arrive démontre à quel point Li’l Andy est capable d’une profondeur touchante, qui rappelle Neil Young.

Lorsque celui-ci se fait plus énergique, il est parfois très intéressant, mais les pièces suintent souvent le rock alternatif canadien. La pièce-titre de l’album en est l’exemple par excellence. Sur cette chanson, n’eût été la progression d’accord particulièrement intéressante, on aurait été face à tout ce qui est maudit en musique de canuck. Le songwriter trouve le moyen de bien s’en sortir, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas sur l’album. And The Rains Came Down n’est pas la pièce la plus excitante que vous entendrez de votre vie, je vous l’assure.

Si à l’image de la démarche de l’artiste on est dans un style musical empreint du passé et donc plutôt conventionnel, Andy offre une pièce qui ressort franchement du lot. L’intrigante Gasoline laisse beaucoup de place au verbe, mais si vous portez attention à l’univers sonore derrière, les nuances sont intelligentes et audacieuses. Le genre de pièce qui nous fait dire: «Sacré Andy!»

Si vous avez l’oreille country, vous aurez plusieurs heures de plaisirs à dévorer While The Engines Burn. Li’l Andy est un des artistes country les plus pertinents et il compose avec intelligence et aplomb. D’un autre côté, vient avec cette idée de se plonger dans le passé, un aspect conventionnel qui prend parfois trop de place.

Ma note : 6.5/10

While The Engines Burn
Li’l Andy
Indépendant
46 minutes

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