Critiques

Laetitia Shériff

Pandemonium, Solace And Stars

  • Yotanka Records
  • 2014
  • 42 minutes
7

Attablée au Cabaret de la dernière chance au FMEAT, Laetitia Shériff me racontait l’importance de la radio belge alors qu’elle était adolescente et vivait à Lille. Sur les différents postes alternatifs, ses oreilles découvraient Nirvana, Sonic Youth, The Breeders; tous des groupes qui laissèrent une marque indélébile sur la jeune femme et qui l’inspirèrent à apprendre différents instruments de musique. Lorsqu’on écoute Undead, deuxième pièce de Pandemonium, Solace And Stars, on comprend immédiatement. L’artiste française n’a pas peur de plonger dans la dissonance.

Voilà un troisième opus pour Shériff qui est passée en fin d’été au FMEAT et qui a fait fureur à chacune de ses apparitions. Oscillant toujours entre la mélodie pop et la marginalité assumée, elle marche sur ce fil de fer avec une adresse teintée d’audace. Des pièces comme To Visit Brighton laissent voir le côté plus obscur de la jeune femme. Alors qu’elle nous susurre à l’oreille: «sticky sticky thoughts» d’une voix semi-inquiétante.

Shériff se fait parfois plus mélodique, plus posée, particulièrement sur To Be Strong, alors qu’elle entame la pièce seule à la guitare. Elle enlève tous les artifices du chemin pour aller à l’essentiel et c’est totalement réussi. Fellow qui ouvre l’album est à classer dans la même catégorie, alors qu’elle offre une mélodie rock colorée du violon de Carla Pallone (Mansfield, Tya); une douce entrée en matière.

Sans aucun doute c’est la rebelle en Shériff qui séduit d’avantage, surtout lorsqu’elle se fait rock et que sa guitare devient mordante. La chaude dissonance de Wash doublée de la voix assurée de la jeune femme est condensée dans un deux minutes intense, mais efficace. Urbanism – After Goya qui suit est tout aussi délectable avec son rythme répétitif intoxicant.

Pandemonium, Solace and Stars est un excellent troisième effort de la part de Laetitia Shériff. Elle réussit à concocter une mixture de mélodies et de dissonances qui demeurent cohérentes d’un bout à l’autre de la galette.