Critiques

Kings Of Leon

Mechanical Bull

  • RCA Records
  • 2013
  • 43 minutes
3,5

Mechanical-bullLa cellule familiale Followill formant le groupe rock Kings Of Leon lançait son sixième album studio titré Mechanical Bull. Formé en 1999 à Nashville, Tennessee, Kings Of Leon est souvent catégorisé par la presse musicale comme étant le penchant sudiste des Strokes, malaxant des éléments issus du southern rock, du garage rock, du country et du blues, mais avec un ascendant pop franchement assumé. Est-ce que la proposition offerte par les trois frangins et le cousin Followill a su émerveiller votre grincheux critique?

Encore une sempiternelle fois, voilà un quatuor rock… qui ne rock plus du tout. Malgré le petit côté «arena rock springsteenien» que Kings Of Leon a tenté d’insuffler à ce Mechanical Bull, de même que le retour des guitares un tantinet plus décapantes, le groupe nous présente un rock convenu et conservateur destiné aux radios FM de l’Amérique. Même si la formation tente de recentrer ses efforts sur ce qu’il sait faire de mieux (du rock fédérateur/commercial), la sauce ne lève tout simplement pas!

Donc, Kings Of Leon crée un album constitué de chansons à numéro, qui répète sans grande imagination la recette qui leur a valu du succès. Mechanical Bull est un disque exprimant maladroitement le terroir musical américain de façon édulcorée et artificielle, exploitant la grosse ficelle d’un rock pataud et souffrant d’un déficit de créativité flagrant. Voilà un groupe se donnant de faux airs de durs rockeurs romantiques (comme si T-Rex et U2 avaient tombé follement amoureux l’un de l’autre), alors que la musique sitedemo.caiguée par Kings Of Leon sonne comme une entreprise oeuvrant dans le marketing de masse plutôt que comme un authentique groupe rock.

Un album élaboré sur le pilote automatique ne détenant aucune once d’originalité, des riffs convenus et des mélodies fédératrices/plaintives faussement bleusy. Un conception sonore contenant à peine deux ou trois morceaux valables et la plupart du temps Kings Of Leon oublie de mettre le feu aux poudres et préfère mettre le feu au c…!

Les trois chansons adéquates qui ont permis à votre grognon de prédilection d’y croire un tant soit peu se situent en début d’album: le simple énergique Supersoaker, la très southern rock affadie, mais efficace Rock City ainsi que la quasi-punk rock Don’t Matter. En ce qui concerne les navets sonores de première classe, nous vous proposons de contourner le calque de U2 nommé Beautiful War, les soporifiques Wait For Me et Comeback Story de même que la country/tisane à la camomille On The Chin.

En toute honnêteté, si vous appréciez le rock commercial américain bien fait, honnête et véridique, nous vous conseillons d’attendre la prochaine parution des vieux briscards de Pearl Jam; et si vous êtes un peu las de la bande à Vedder, nous vous suggérons de poser vos oreilles sur les jeunots de Filligar, qui ont fait paraître cet été un excellent album de rock rassembleur titré Hexagon… mais de grâce, évitez ce taureau mécanique balourd et contrariant!

Ma note : 3,5/10

Kings Of Leon
Mechanical Bull
RCA Records
43 minutes

kingsofleon.com/#!/

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