Critiques

Kevin Hearn

Days In Frames

  • Roaring Girl Records
  • 2014
  • 36 minutes
7

Sans titreLe claviériste des Barenaked Ladies n’aurait pu trouver un meilleur titre pour son septième album solo. Les dix chansons de ce Days In Frames sont en effet de petits tableaux, aux cadres discrets, le tout exposé dans une même galerie musicale. C’est d’ailleurs le tableau Gallerina que l’on découvre en entrant dans la «galerie Hearn»; une oeuvre lumineuse, baignant dans une harmonie piano-batterie où la vocalise feutrée de Kevin Hearn nous fait voyager jusqu’en Argentine. Le tableau est complété par des effluves de violons, en conclusion.

La séduction se poursuit sur Cathedral, deuxième oeuvre, alors que cette fois, la guitare tire la ligne centrale, à laquelle s’agrippent des éléments électros (batterie et autres sonorités lointaines) de même qu’un magnifique choeur et quelques cuivres, discrets.

Et s’ensuit l’énigmatique Floating, à laquelle feu Lou Reed a participé, écrivant la moitié du texte. Il faut comprendre que Hearn et Reed avaient tissé un lien étroit dans les dernières années de vie du New-Yorkais, alors que le premier a été le claviériste du second le temps de quelques concerts.

L’écriture de Reed permet à Hearn de sortir du cadre, le temps d’une composition. À la fois caustique et humaniste, la pièce raconte les derniers moments de vie d’un homme condamné par la maladie.

« Things get funny when your eyesight goes,
Mistaking your fingers for your toes,
I reached for my dick,
It wasn’t there,
It’s vanished into the thin air. »

SI la plupart des compositions sont teintées de couleurs chaudes et automnales – orange, rouge – la noirceur gagne aussi quelques pièces plus dépouillées, concentrées surtout dans la dernière partie du disque.

Ainsi, plongés entre chien et loup, on tente alors de préciser les contours des histoires entendues, sans pour autant s’y attarder avec acharnement. Car l’essentiel réside dans l’ambiance déployée par Kearn, le réalisateur Gavin Brown (Metric, Tragically Hip, Sarah Harmer) et quelques musiciens de renom invités pour l’occasion (Ron Sexsmith, Dan Hill, le batteur Rob Kloet et le violoniste Hugh Marsh).

Quelques faux pas viennent par contre diminuer l’appréciation finale de l’opus. On pense entre autres à la chanson Up Above, où un air joyeux, saccadé, qui détonne du reste de l’offrande. La vue d’ensemble des tableaux signés Hearn demeure tout de même de bon ton et agréable. Une belle détente musicale.

Ma note: 7/10

Kevin Hearn
Days in Frames
Roaring Girl Records
36 minutes

www.kevinhearn.com/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=OQ1-PmZH6nU [/youtube]

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