Critiques

Jessica Lea Mayfield

Make My Head Sing…

  • ATO Records
  • 2014
  • 36 minutes
7

Jessica-Lea-Mayfield-Make-My-Head-Sing_grandePeu de musiciens peuvent se targuer d’avoir passé autant de temps sur scène que Jessica Lea Mayfield, même si la créatrice n’est âgée de 24 ans. Depuis l’âge de 8 ans, la jeune Américaine foule les planches, tout d’abord en compagnie de ses parents et du groupe de bluegrass familial, One Way Rider. Puis à 15 ans, elle enregistre son premier maxi. Soudainement, les après-midi perdus à jouer aux jeux vidéo semblent encore plus futiles, non?

C’est donc un troisième album (déjà) que fait paraître Mayfield avec Make My Head Sing… L’artiste a souvent cité Dave Grohl comme étant une influence musicale majeure et à l’écoute de ce nouvel opus on ne peut conclure autrement. On sent aussi l’influence du grunge, du rock alternatif et du country qui ne se cachent pas très loin derrière. On peut sortir la fille de l’Ohio, mais pas l’Ohio de la fille!

La contradiction qui s’installe entre la distorsion pesante des guitares et la voix éthérée/douce de Mayfield est ce qui hypnotise le plus sur Make My Head Sing… À titre d’exemple probants, on peut citer Pure Stuff et Unknown Big Secret; la lourdeur ne vient pas en option sur ces titres, la distorsion chaude et enveloppante, non plus.

La jeune femme sait venir nous chercher également par sa voix, et ce, à plusieurs moments. Standing In The Sun, avec ses guitares qui rappelle Don’t Fear The Ripper de Blue Oyster Cult, détient une mélodie accrocheuse à souhait. Mayfield nous agrippe avec ses cordes vocales et son univers défini/particulier où l’amour tient une place de choix. On peut en dire tout autant de la pièce qui clôt Make My Head Sing… titrée Seein Starz qui fait penser aux meilleures balades des Cranberries.

Jessica Lea Mayfield offre une galette nuancée qui plonge parfois dans les ténèbres. Party Drugs avec sa lente guitare et son texte sans détour: «Party Drugs, I’ve got used to, without them, I’m bored and tired.»; titre chanté sur un ton monocorde qui rappelle les excès de ces longues nuits dans des bars aux lumières feutrées où les substances illicites représentent plus la norme que l’exception.

Par contre, la plume de la jeune femme demeure ordinaire tout au plus. Son interprétation sans failles camoufle les quelques faiblesses de la poésie. Si les mots ne sont pas son arme la plus puissante, elle se reprend aisément au niveau musical et le résultat est très satisfaisant.

Jessica Lea Mayfield livre donc un troisième album, Make My Head Sing…, qui est plutôt intéressant pour les amoureux de riffs lourds, de distorsion enveloppante et de mélodie qui oscille entre la marginalité et le conservatisme.

*Si vous aimez le son de la jeune femme, sachez qu’elle est en spectacle ce soir au Divan Orange.

Ma note: 7/10

Jessica Lea Mayfield
Make My Head Sing…
ATO Records
36 minutes

jessicaleamayfield.com/

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=meHGilIpCbE[/youtube]

Inscription à l’infolettre

Ne manquez pas les dernières nouvelles!

Abonnez-vous à l’infolettre du Canal Auditif pour tout savoir de l’actualité musicale, découvrir vos nouveaux albums préférés et revivre les concerts de la veille.