Critiques

Jay-Jay Johanson

Opium

  • Le Plan Recordings
  • 2015
  • 44 minutes
7,5

Jay-Jay JohanssonLe dixième album du Suédois Jay-Jay Johanson débute là où son prédécesseur – Cockroach, sorti en 2013 – s’est arrêté; on replonge donc dans cette ambiance à la fois feutrée et cosy, marquée par le déploiement musical d’un rock léger aux accents jazz-ambiance.

D’entrée, il faut donc accepter ce style tout en douceur où l’artiste plante d’abord le décor, qui se veut convenu grâce à l’apport maîtrisé d’instruments classiques – piano, guitare (froide), orgue, basse –, avant de nous partager ses sentiments et états d’âme.

Johanson pousse tout de même l’offre au-delà de la musique lounge mille fois entendue. Il joue d’ailleurs de l’harmonica en ouverture de disque, promesse d’un apport instrumental autre. Drowsy/Too Young To Say Good Night nous fait entrer dans cet Opium avec l’assurance que l’artiste a travaillé à ouvrir les horizons de la conventionnelle musique d’ambiance.

D’ailleurs, dès la deuxième pièce, Johanson nous propose de quitter le piano-bar le temps d’une composition. Moonshine détonne des dix autres pièces entendues par la force de sa batterie et son rythme accéléré. Le musicien cherchait-il à briser une possible monotonie en devenir ? Possible, mais après plusieurs écoutes du disque, on aurait plaqué cette pièce bien plus loin sur l’album.

Car dès la troisième composition, on revient s’installer au piano-bar, et cette fois pour de bon. Sur Be Yourself, l’accent est à nouveau mis sur le déploiement d’un rock jazzé et d’une pop-ambiance, alors qu’une trompette – en sourdine – ajoute au confort retrouvé.

Si l’utilisation de l’instrument à vent a soufflé la troisième pièce, c’est l’arrivée des éléments électros qui marque la quatrième et les suivantes. Nous voici au cœur de l’offre de Johanson: aux instruments classiques cités plus haut, il ajoute une touche d’électronique en provenance, entre autres, d’un Glockenspiel, de claviers et d’un vocodeur.

Et cet ensemble musical, quoique quelquefois redondant et rappelant les années 80, s’amalgame parfaitement aux histoires du Suédois, qui s’épanche sur l’amour, de celui d’une nuit à l’impossible, du constructif au destructeur, toujours à la recherche du véritable, lui qui n’en peut plus de se retrouver seul.

«I’ve become an expert on lonely I’ve learned enough about loneliness before I don’t want to study that subject anymore I’ve had enough of being lonely», chante-t-il à juste titre sur la magnifique I Don’t Know Much About Loving.

Ma note: 7,5/10

Jay-Jay Johanson
Opium
Le Plan Recordings
44 minutes

http://www.facebook.com/jayjayjohanson

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=IgUGkEBevlA[/youtube]

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