Critiques

Genital Hospital

Street Mummy

  • P. Trash Records
  • 2014
  • 27 minutes
7

1391105979548-334059982Pour faire des présentations rapides, Genital Hospital est le plus garage des bands punks ou le plus punk des bands garage de Montréal, selon le point de vue. Composé de Pierre Vienneau, Sébastien Montpellier, Brian Hildebrand (ex Demon Claws), Stéphane Pes, Mathieu Blackburn (Benzoid) et Martin Dupras (également des Suppressors), le groupe fonctionne à deux vitesses: frénétique et encore plus frénétique.

C’est avec un line-up légèrement différent que le groupe s’est d’abord fait remarquer au sein de la scène locale avec Eyes Full Of Terror en 2011. On y retrouvait des influences de ce qui se fait de meilleur dans la scène garage (Oblivians, l’oeuvre entière de Jay Reatard, par exemple) avec un petit je ne sais quoi d’un peu plus punk (insérez ici les noms de vos bands punk favoris de la fin des seventies) au niveau de l’approche et de la vitesse. La furie de l’harmonica tonitruant de Martin Dupras servait d’intro à ce disque de bon gros rock bien corrosif.

Street Mummy est la suite directe de ce premier album. Pas d’évolution marquante au niveau des compositions, qui se cantonnent toujours au même créneau. L’harmonica rugissant est d’ailleurs toujours de la partie sur certaines pièces (Dead By The Seventh Hole, la chanson-titre et Night Girls White Boys). Ça rocke, ça va vite et c’est crasseux à souhait. La réalisation de Jean-Michel Coutu (qui travaille également avec PyPy et CRABE, pour ne nommer que ceux-là) ajoute un côté plus rugueux aux guitares ainsi qu’une toute petite clarté additionnelle à la voix, chantée en groupe par la moitié du band la plupart du temps. On ressort des premières écoutes avec un léger torticolis qu’aucune ballade ne viendra jamais adoucir au tournant.

Bref, pour paraphraser le bassiste Mathieu Blackburn, questionné sur la redondance du son du band sur un populaire réseau social: ce n’est clairement pas du Frank Zappa. C’est d’ailleurs la quasi absence de refrains fédérateurs, de vers d’oreille et de nuances que l’on peut reprocher le plus facilement à la musique du sextuor. Reste qu’après la quatrième Grolsch, un vendredi soir de party d’appart, c’est le disque idéal à placer sur la table tournante entre un Dead Kennedys et un vieux Damned. D’autant plus que l’énergie live de Genital Hospital se transpose très bien sur disque.

Si vous avez la chance de les attraper en concert, garrochez-vous sur la table de marchandise. Le tirage de leurs albums est limité, comme c’est souvent le cas pour les artistes qui oeuvrent dans l’underground de l’underground. Vous pouvez également visiter le site web de leur label allemand (oui, oui!) P. Trash Records.

Ma Note: 7/10

Genital Hospital
Street Mummy
P. Trash Records
27 minutes

www.ptrashrecords.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=J4MfYotZvTw[/youtube]

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