Concerts

Le Festival Jazz et Blues de Saguenay 2017

En fin de semaine, je suis allé me promener au Saguenay pour redécouvrir ce coin de pays. Faut dire que la dernière fois que j’avais mis les pieds à Chicoutimi, j’avais 12 ans… disons que les choses ont beaucoup changé depuis… et qu’on me laisse entrer dans les bars, ce qui change considérablement l’expérience. Le Festival Jazz et Blues m’ont invité à couvrir et je dois avouer qu’on sait recevoir pas à peu près.

Aussitôt arrivé, j’avais une quinzaine de minutes pour aller porter mes effets personnels à la chambre avant qu’on se dirige au Dôme extérieur où était présenté un spectacle gratuit de Yeshe. L’artiste d’origine allemande joue de deux instruments peu communs : la m’bira, une sorte de piano à doigt composé de lames de métal. Celles-ci ont été faites à partir de ressorts de Peugeot 5 aplatis, rien de moins! Son deuxième instrument de prédilection est un kamélé n’goni, un genre de harpe-luth d’origine burkinabé. À ses côtés, il y avait Frédéric Boudreault et Alexis Martin, deux sympathiques gaillards qui savent jouer de la musique en ti-péché. Parmi les pièces marquantes, ils font une reprise très réussie de Jean Batailleur, une de Summertime et la tripative Captain of my Soul.

Puis, nous avons continué ça à la Pizzetta avec Misses Satchmo. Pendant la durée du festival, la musique prend possession de tous les restaurants où, en plus de te sustenter le bide, tu peux le faire avec des musiciens capables qui te livrent leur art. Misses Satchmo c’est un quintette mené par Lysandre Champagne qui se débouille autant au chant qu’à la trompette. Cette fois-ci, elle était accompagnée de trois jolis garçons, dont Jeff Moseley et Marton Maderspach. Ça fonctionnait très bien d’un bout à l’autre du spectacle. C’est rythmé, mélodieux, et les reprises qu’ils font de classiques sont toutes très plaisantes (Il faut étirer le « ai » de plaisante, j’ai quand même ramené un peu de l’accent) pour les oreilles. Pendant la deuxième partie du spectacle, ils ont été rejoints par Jacques Kuba-Séguin, trompettiste impressionnant, le temps de deux chansons. Ce n’est pas des farces, la musique était meilleure que la pizza et je me suis tout de même régalé.

J’ai terminé la soirée au resto-bar l’Inter, à même l’hôtel Chicoutimi où j’étais logé. C’est le quatuor de Chicago, Mississippi Heat, qui avait la tâche de clore ma première soirée à Chicoutimi. Ils l’ont fait avec panache. Du blues classique de la ville du vent joué par des musiciens capables dont un guitariste assez talentueux, merci! La chanteuse Ineta Visor a une voix puissante qui pige dans le blues et le gospel.

Je me suis levé vendredi matin avec un mal de tête flottant entre mes deux tempes. Heureusement, j’avais la journée pour me remettre le corps en état avec de bons légumes et bien de l’eau. Arrivé 18 h, j’étais frais comme une rose, prêt à me relancer dans une nouvelle épopée. J’ai commencé avec Shy Shy Schullie qui était une participante de La Voix en 2016. La jeune montréalaise possède une belle voix, mais ça manquait un peu de ressentis dans l’interprétation. Ça tombait malheureusement à plat. Elle nous a tout de même offert une prestation honnête sans plus.

Puis, je me suis dirigé vers le Merlin pour Sonia Johnson et Stephen Johnston qui reprennent des chansons d’Ella Fitzgerald à l’époque où elle jouait en compagnie du guitariste Joe Pass. Johnson possède une voix magnifique et un don pour l’interprétation. Ce n’est pas mêlant, j’avais les larmes aux yeux après deux chansons! La bouffe était bonne, mais encore une fois n’accotait pas le talent des deux artistes qui nous ont charmés d’un bout à l’autre du spectacle. Le duo nous a livré des reprises magnifiques de Georgia, Tennesse Waltz et The Thrill is Gone.

Pour la suite des choses, je me suis dirigé au Sous-bois pour le spectacle de Jesse Mac Cormack précédé de Rosie Valland. À mon grand désarroi, je suis arrivé pour les trente dernières secondes de la partie de la jeune femme. De très belles secondes… mais des secondes quand même. À entendre les applaudissements, elle pouvait se dire : mission accomplie! Puis, Jesse Mac Cormack est venu présenter les chansons de ses deux premiers EP en version trio, accompagné de Francis Ledoux et Étienne Dupré. Les trois jeunes hommes ont charmé la salle de la sympathique salle de spectacle. Il nous a dit aussi travailler à l’enregistrement de son premier album! Une excellente nouvelle! C’était très bon!

Finalement, j’ai de nouveau terminé la soirée à l’Inter en compagnie de Bar Routier, un groupe qui fait des reprises aussi efficaces que plaisantes. Ils passent à travers le répertoire blues rock en passant évidemment par les Stones, incontournables du genre. Formé en partie par des membres du groupe Mordicus, le groupe s’est assuré de mettre le party dans la place avant de céder la place pendant sa pause au groupe de Jessie Mac Cormack et à la bande d’Ilam qui ont chacun fait une chanson en version jam. Du gros fun.

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