Concerts

FIJM 2017: minimalisme(s) de Jean-Michel Blais et invité.e.s

 

Jeudi soir dernier, 18h00 sonnait sur ma montre.  Le temps dehors était maussade, gris et pluvieux. J’avais les émotions en tirebouchons et la tête ailleurs. Je commence à avoir un peu froid. Je décide d’avaler un thé… beaucoup trop chaud. Quelques enflures à la langue plus loin, me voilà sur le chemin du spectacle minimalisme(s) de Jean-Michel Blais à la Cinquième Place des Arts dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal. On me dit souvent qu’il est important de prendre son temps avant de faire quoi que se soit. Je l’avoue. Peu importe, même si j’ai la langue énorme comme un boulet de canon, j’ai profité de la performance du pianiste Jean-Michel Blais et de ses invités (Bufflo, CFCF et Foxtrott) à 100%. Comme quoi, ça valait le coup de me brûler les papilles gustatives au premier degré.

Valérie Gay-Bessette / Festival International de Jazz de Montréal

L’UNIVERS BLAIS

Le pianiste québécois se présente sur la scène vêtue de noir. Avec un piano de marque Baldwin, il enfile ses pièces petit à petit. Misant sur la notion du minimalisme et de la reprise, Blais a su livrer une prestation efficace en rendant hommage à des compositeurs de renom qui ont influencé sa démarche artistique : Philip Glass, John Cage et Arvo Pärt, entre autres. Tous ont été soulignés dans le spectacle selon différentes façons. Avec ses bidouilleurs électroniques qui étaient aux ordinateurs et aux chants (Bufflo, CFCF et Foxtrott), le Montréalais a présenté un univers planant, classique, électro/pop et hautement cinématographique. C’était donc possible de faire de la musique minimaliste avec uniquement un piano et un ordinateur. Rien de trop gros. C’était bien parfait comme ça pour ce genre de concert intimiste à la Cinquième salle de la Place-des-Arts.

 

LE PIANO, L’INSTRUMENT DE PRÉDILECTION

Blais s’approprie le piano. Il joue sur des touches noires et blanches. Oui, certes. Ceci étant dit, sur scène, l’artiste va au delà des capacités de base de l’instrument. Avec un couvercle ouvert, l’artiste le manipule avec les cordes et les petits marteaux qu’on peut retrouver à l’intérieur. Ce qui fait varier les différentes tonalités de son compagnon musical fétiche. Vous savez, c’est ça qui est magique avec la musique du compositeur québécois. En interprétant avec diverses intensités sonores, Jean-Michel Blais joue directement avec les différentes émotions du public. Il le berce tout en le faisant voyager. Le musicien arrive même à bloquer les pires noirceurs du cœur qu’une personne peut ressentir, comme ça, dans la salle, sans nécessairement savoir l’enjeu exact. Sous les éclairages tamisés, Blais le sait. D’une présence scénique tout à fait charmante, il capte son auditoire, interagit avec lui à coup de quelques blagues bien placées et le rallie du début jusqu’à la fin en l’invitant à vivre une expérience musicale enivrante et mélodieuse.

Valérie Gay-Bessette / Festival International de Jazz de Montréal

Après une courte performance, les éclairages se rallument. Je me lève de mon siège en regardant une dernière fois les saluts de Jean-Michel Blais et de sa bande. En direction de la sortie, mes lunettes sont pleine de buée. Ma vue est affectée. Je m’arrête. J’ai les joues humides. Je les essuie. J’ai les deux mains empreintes d’un liquide noirâtre et quasi-visqueux. Rassurez-vous. je ne me transformais pas en mutant ce soir-là.  Seulement, je me suis rendue compte que mon mascara n’était tout simplement pas à l’épreuve de l’eau.

http://www.montrealjazzfest.com/

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