Concerts

Festival de la chanson de Tadoussac 2013

La route était calme et belle entre Montréal et Tadoussac. Après l’attente du traversier, j’ai pu mettre pied à terre sur l’autre rive de la rivière Saguenay vers minuit trente vendredi soir dernier. Ma surprise fut énorme quand je me rendis compte que le village de 800 habitants était soudainement noir de monde. Après avoir trouvé une place de stationnement, je me rendis à mon premier spectacle : Bernard Adamus et Canailles à une heure du matin.

Aux portes de la Scène Sirius, située au sous-sol de l’église, une masse de mélomanes s’entassaient en attendant que les portes s’ouvrent devant eux. L’ambiance dans la salle était électrisante; cent cinquante personnes y étaient venus pour voir Adamus partir le bal. Peut-être l’heure tardive a eu son effet sur le grand polonais qui semblait un peu fatigué au début du concert, mais plus la nuit avançait plus on sentait qu’il prenait ses aises et que l’énergie revenait. On a eu droit à des versions foudroyantes de Cimetière et de Rue Ontario. Puis, vers 3h, ce fut au tour de Canailles de prendre possession de la scène, ce qu’ils firent avec aplomb et entrain. La foule dansait sur les rythmes endiablés de la bande, qui en plus d’offrir les chansons de Manger du bois, nous a présenté deux nouvelles compositions, au plus grand plaisir des admirateurs qui se déhanchaient devant eux.

471816-groupe-canailles-sitedemo.cauisait-salle-louisJe suis sorti de l’église vers 4h30 pour me rendre compte que tout n’était pas terminé; certains s’étaient massés aux dunes pour voir le lever du soleil en compagnie de Caiman Fu. D’autres se rendirent au lac faire un feu et continuer à gratter la guitare jusqu’au matin. L’énergie était palpable dans la petite municipalité où les artistes et festivaliers se mélangeaient afin de célébrer ensemble. C’est ainsi qu’en chemin vers le lac, j’ai rencontré des artistes (dont je tairai le nom) qui n’étaient toujours pas au lit…

Après un repos bien mérité, j’attaquai ma deuxième journée de spectacles (j’ai malheureusement manqué les journées de jeudi et vendredi) avec les Hay Babies, gagnantes des dernières Francouvertes. Les trois Acadiennes ne déçoivent pas et respirent le bonheur sur scène. En plus de leurs compositions qui sont entraînantes, les trois demoiselles s’amusent comme des poissons dans l’eau et agrémentent leurs chansons d’anecdotes autour de la création chansonnière. Le public fut séduit rapidement et applaudissait chaudement après chaque pièce. La chanson Neguac And Back fut l’un des beaux moments du spectacle. Mon prochain arrêt? Marie-Pierre Arthur qui, en plein après-midi ensoleillé, offrait son rock dans le sous-sol de l’église. Celle-ci assurait de manière triomphante sur scène avec puissance et énergie. Il faut noter le jeu de lumière qui nous invitait dans un univers clair-obscur d’une beauté glauque infinie.

Puis, en soirée, Olivier Bélisle appelé en renfort après le désistement de Madame Moustache, offrait son folk rock sur la Scène Belle Gueule. Avec ses talentueux musiciens, celui-ci nous offrit un spectacle franchement intéressant qui valait véritablement le détour. On sentait encore une fois le plaisir que la bande avait à jouer pour le public, qui lui, était tout sourire et qui découvrait le Montréalais pour la première fois.

LouisJean+Cormier+sitemgr_photo_1063Ensuite, ce fut le tour de Louis-Jean Cormier d’offrir une prestation mémorable sous le chapiteau. Rares sont les artistes qui habitent aussi bien la scène. On le sentait en plein contrôle se permettant même plusieurs boutades pendant l’heure et demie de spectacle qu’il a présenté. Parmi les moments qui laissent bouche bée : Complots d’enfant de Félix Leclerc qu’il a repris et qui constitue une réussite. Cormier, plutôt que de sitedemo.caiguer une reprise trop collée à l’originale et édulcorée comme tant d’autres l’on fait auparavant, a osé en faire une adaptation scotcher à son univers et cela donne un résultat magique. Le cœur en teflon donna un moment de symbiose entre le natif de Sept-Îles et le public, alors que tous chantaient en chœur.

Puis, ce fut au tour de Lisa Leblanc de prendre la scène. L’Acadienne entama avec une J’pas un cowboy fulgurante, avec une énergie quasi grunge. Il faut dire que la jeune femme était tout sourire et on sentait son plaisir de se sitedemo.cauire au festival. Elle nous présenta également une nouvelle composition, en anglais de surcroît : You Look Like Trouble But I Guess I Do Too. Après avoir commencé Kraft Dinner, elle fut interrompue par… Louis-Jean Cormier qui était censé interpréter la chanson en sa compagnie et qui avait terminé son spectacle plus tard que prévu. Le duo s’est vu dans l’obligation de recommencer et a donné une prestation de toute beauté… et comme si tout cela n’était pas suffisant, elle termina le concert avec une reprise de Ace Of Spades de Motorhead! Oui, oui, vous avez bien lu… du Motorhead et c’était tout simplement magique.

6879817390_3d91cf3e5c_zBref, pour sa trentième édition, le Festival de la Chanson de Tadoussac a vu grand et a visé dans le mille, offrant une programmation riche et variée. En plus des artistes que j’ai mentionnés précédemment, les deux frères formant Ponctuation ont fait vibrer la foule et c’est sans compter les Damien Robitaille, Violett Pi, Marcie, Keith Kouna, Karim Ouellet, Yann Perreau, Nomadic Massive, MeLL et plusieurs autres qui ont fait chanter ceux qui avaient accouru de partout au Québec pour l’événement. La proximité entre les artistes et les festivaliers, les fêtes incessantes, les jams partout en ville et le paysage d’une beauté émouvante font du Festival de la Chanson de Tadoussac l’un des joyaux de l’été québécois. L’année prochaine, mettez cela à votre agenda, vous ne serez pas déçu!

www.chansontadoussac.com