Critiques

Fanfarlo

Rooms Filled With Light

  • Atlantic Records
  • 2012
  • 45 minutes
8
Le meilleur de lca

Deuxième album pour le groupe anglais Fanfarlo, dirigé par le suédois Simon Balthazar. Après Reservoir en 2009, voici sa suite logique, Rooms Filled With Light, un album lumineux certes, mais où on en ressort complètement mouillé de cette pluie instrumentale qui s’abat dans chaque recoin des pièces musicales que constitue cet essai musical post-Arcade Fire.

Car oui, l’influence du groupe montréalais se fait sentir dans les structures enregistrées et opérées par Fanfarlo. Intro au violon, double voix saccadée, batterie en contre, arrangements violon – guitare – piano sucrés, changements de tempo nombreux et attendus, chœur féminin enrichissant l’arrière-plan sonore. On n’en sort pas : le feu arcadien y est (on peut d’ailleurs confondre sur la pièce Tightrope). Mais il y a un plus, heureusement, qui élimine cette idée de la pâle copie et donne une saveur différente et recherchée à ce Rooms Filled With Light.

Il faut oui, être attentif et avoir le canal auditif bien nettoyé pour apprécier les subtilités ajoutées par Balthazar et sa gang. Quoique certaines sont plus évidentes que d’autres, comme ces trompettes, d’abord en sourdine, puis à profusion (Lenslife, troisième pièce, en est l’exemple parfait, d’une efficacité probante) et ces bruits et autres sonorités bizarroïdes dignes du groupe Spoon.

En tendant l’oreille, on décèle les sonorités de nombreux instruments, omniprésents partout, de la première à la douzième chanson. Du xylophone, de la mandoline, du violon-scie, du glockenspiel, du mélodica, des claviers, des sifflements, de la clarinette, des cymbales et même des maracas tombent dans nos oreilles.

Au final, Rooms Filled With Light, enregistré par Ben H. Allen (Deerhunter, Animal Collective) se veut un album lumineux et enjoué, qui mélange les genres et influences et qui n’a pas peur de faire saucette à différentes époques musicales (celle de Buddy Holly sur Feathers; celle des claviers des années 80 sur Dig) avec un grand et évident plaisir.

Il y a bien quelques faiblesses sur cet album, comme ce tempo trop lent enregistré sur Tunguska, ou encore cette carte d’entrée trop saccadée à notre goût côté violon qu’est Replicate. Outre ces faux pas (mais en sont-ils vraiment?) il est évident que les anglos-suédois ont réussi à surpasser le premier jet de 2009. Faudra maintenant les compter sur la carte pop-alternative, au même titre que le célèbre groupe de Montréal.

Ma note : 8/10

Fanfarlo
Rooms Filled With Light
Atlantic Records
45 minutes

www.fanfarlo.com/

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