Critiques

Eleni Mandell

Dark Lights Up

  • Yep Roc Records
  • 2015
  • 40 minutes
6

Eleni MandellLe dernier disque qu’on a épluché de la part de l’auteur-compositrice-interprète états-unienne Eleni Mandell était Country For True Lovers paru… en 2003! À l’époque, la dame se voulait une émule de PJ Harvey/Tom Waits en format folk country. Aux dires de plusieurs médias spécialisés, la musicienne s’est activée à brouiller les pistes évitant de proposer le même disque à ses admirateurs au cours des dernières années. Fin juillet, elle faisait paraître un onzième album studio intitulé Dark Lights Up qui fait suite Let’s Fly A Kite révélé l’année dernière.

Cette fois-ci, on retrouve Eleni Mandell dans un enrobage folk/country/adulte feutré suggérant des chansons qui se pointent le bout du nez discrètement et qui font subtilement leur chemin dans le cortex cérébral. On doit avouer qu’aux premières écoutes, on s’est sérieusement ennuyé tant les arrangements de même que l’interprétation toute en retenue de Mandell ne stimule en rien l’attention… mais puisque que la réputation de la songwriter est irréprochable, on a donné une véritable chance à ce Dark Lights Up.

Le résultat? Bien sûr, on préfère Mandell en mode spleenétique, mais pour une création dite «divertissement mature», il se fait bien pire. Réalisée par la charmante demoiselle, elle s’est inspirée du travail du mythique chanteur country Roger Miller. La réalisation est donc cristalline et limpide, comme les disques du bon vieux Miller. Même si l’atmosphère rétro/cotonneuse détient un je-ne-sais-quoi de déjà entendu (She & Him peut-être?), on apprécie les subtilités mélodiques de la chanteuse. Une performance vocale parfaite pour une atmosphère résolument gériatrique!

Naturellement, c’est pour vous faire rigoler, mais honnêtement, ceux qui affectionnaient Mandell en format plus cru pourraient déchanter à l’écoute de ce Dark Lights Up. Après tant d’années et de disques au compteur, l’artiste peut bien se faire plaisir avec une création assez élémentaire… du moins en ce qui a trait à l’implication émotive. On accepte cet état de fait. Et il faut admettre que ce disque pourrait servir d’excellent fond sonore à un souper d’amoureux ou encore d’un premier rendez-vous galant.

Objectivement, dans le genre, c’est bien fait, bien réalisé et magnifiquement chanté. Néanmoins, on la préfère nettement plus morose. Quelques pièces se sont quand même faufilées dans notre petit cerveau. On pense aux Someone To Love You, Old Lady, «l’energique» If You Wanna Get Kissed ainsi que Butter Blonde And Chocolate Brown.

Si vous avez envie d’offrir un cadeau-surprise à pépé, mémé ou encore au mélomane d’occasion, ce disque est une excellente porte d’entrée vers un univers adulte contemporain de qualité. Qui sait? Éventuellement, la personne qui recevra ce doux présent pourra explorer par elle-même de nouveaux horizons musicaux. Au pire, ce Dark Lights Up servira simplement à animer les soirées ouateuses de ce même individu. C’est quand même mieux qu’un album de Diana Krall!

Ma note: 6/10

Eleni Mandell
Dark Lights Up
Yep Roc
40 minutes

http://elenimandell.com

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