Critiques

Disappears

Irreal

  • Kranky
  • 2015
  • 45 minutes
7

Disappears - IrrealPlusieurs aspects de la formation Disappears pourraient vous donner l’impression d’avoir affaire à un groupe de tout premier plan. Ils ont joué au festival Pitchfork avant de lancer leur premier album; Steve Shelley de Sonic Youth a brièvement été leur batteur; ils enregistrent fréquemment avec le réalisateur John Congleton (Swans, St. Vincent, Cloud Nothings et bien d’autres). Le quatuor de Chicago fait partie de l’écurie Kranky et s’inspire du kraut rock et du post-punk, dans la glorieuse lignée des groupes post-rock de sa région. Malgré ce beau pedigree, Disappears n’a que sporadiquement montré qu’il méritait l’excitation qu’il a provoquée à ses débuts.

Irreal est le cinquième album du groupe en six années d’existence, et le deuxième depuis l’arrivée du batteur Noah Leger, en remplacement de Shelley. Si Disappears a parfois eu recours à des passages plus ou moins féroces, c’est un groupe plus calme et posé qui se fait entendre ici, malgré une indéniable tension dans les ambiances. Les influences kraut et post-punk sont toujours là, mais avec plus de dub qu’auparavant.

Disappears a une approche minimaliste, ce qui sert bien son style, mais le principal défaut d’Irreal est que ce minimalisme a parfois l’air d’un premier jet, d’une idée incomplète. Qu’une pièce se résume à une seule idée répétée longuement, ça peut aller. Que des idées en apparences incongrues soient juxtaposées pour créer un tout déstabilisant, c’est louable. Les moins bonnes pièces d’Irreal donnent cependant l’impression de présenter des musiciens qui ne s’écoutent pas attentivement l’un l’autre, qui balancent dans la mêlée la première idée qui leur vient, et qui la répète jusqu’à la fin de la chanson, coûte que coûte. Une progression et une nuance peuvent saisir ici et là, mais les écoutes répétées deviennent lassantes.

L’approche peut tout de même fonctionner si les parties du tout sont bien agencées, et c’est le cas surtout dans la deuxième moitié de l’album. Ce qui avait l’air de chansons à sens unique et peu développées en première moitié gagne en richesse et finissent par donner un tout plus scintillant. Quand on arrive au trio final de Halcyon Days, Mist Rites et Navigating The Void, même s’il nous vient des comparaisons à de multiples groupes d’inspiration kraut, dub et post-rock, on entend tout de même un groupe animé par quelque chose de plus qu’un simple réflexe. Irreal ne risque guère de recréer le hype des premières années de Disappears, mais les fans du genre devraient apprécier le détour.

Ma note: 7/10

Disappears
Irreal
Kranky
45 minutes

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