Critiques

Diamond Rugs

Cosmetics

  • Sycamore Records
  • 2015
  • 38 minutes
6

screen-shot-2014-12-02-at-12-21-54-pmEn 2013, l’inénarrable pilier de bar, John McCauley, faisait paraître Negativity avec sa principale formation country rock nommée Deer Tick. Un disque en dent de scie qui laissait présager un virage adulte, à venir vraisemblablement sur la prochaine offrande. Bien sûr, on anticipe. En 2012, McCauley y avait été d’un bien meilleur effort avec son projet nommé Diamond Rugs regroupant des membres de Deer Tick (bien entendu), de Los Lobos, des Black Lips, de Six Finger Satellites et de Dead Confederate. Diamond Rugs est de retour cette semaine avec Cosmetics.

Idem à la précédente tentative, la bande à McCauley a colligé ce disque à partir d’une console huit pistes tout ce qu’il y a de plus rudimentaire. Autre fait à noter, Ian Saint Pé a laissé en plan les Black Lips en début 2014 afin de consacrer tout son temps créatif à Diamond Rugs. Ça donne quoi? Un album tout ce qu’il y a de plus «classic rock» made in USA et qui repousse au second plan l’inclination garage punk qui dominait sur l’effort homonyme antérieur. C’est donc moins décapant et plus consensuel… un peu comme le dernier Deer Tick.

Ce n’est pas inintéressant puisque McCauley et sa bande sont des compositeurs rock estimés, mais il manque l’urgence, le feu au cul, qui devrait caractériser toute formation rock digne de cette appellation. On dénote un je-ne-sais-quoi de dynamisme anémique comme si ce Cosmetics avait été enregistré sur le pilote automatique. On est loin, par exemple, de la fougue juvénile d’un Parquet Courts. Bref, ce disque est tout simplement la suite logique de ce Negativity présenté sous le vocable Deer Tick.

Parmi les chansons quelconques, on relève l’espèce de pop country rock aux effluves fifties titré Couldn’t Help It qui fait penser aux Everly Brothers, mais en plus rock, il va sans dire, ainsi que la soporifique Meant To Be. Cosmetics prend un peu de tonus à partir l’hymne Live And Shout It, le rock radio AM typiquement années 70 titré Ain’t Religion et la très The Clash (seule référence punk du disque) intitulée So What.

On a également apprécié le «Killin’ Time» répété ad nauseam sur la pièce titrée du même nom, l’excellent riff fortifiant dans Clean et la stonienne Motel Room. Du même souffle, on se serait assurément passé de cette platitude (clavier médiocre à l’appui) intitulée Blame. Comme vous pouvez le constater, Cosmetics est une conception sonore inégale et erratique par moments… probablement un peu comme la personnalité de McCauley.

Cette dégaine dissipée peut avoir son charme pour certains groupes, mais force est d’admettre que les projets et créations récentes de John McCauley auraient besoin d’un sérieux coup de pied au cul tant elles sont souvent paresseuses. En revanche, quelques ritournelles valent la peine d’être entendues, mais ce n’est jamais assez pour avoir envie de revenir poser ses oreilles régulièrement sur ce Cosmetics.

Ma note: 6/10

Diamond Rugs
Cosmetics
Sycamore Records
38 minutes

http://www.diamondrugs.net

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