Critiques

Whitehorse

Leave No Bridge Unburned

  • Six Shooter Records
  • 2015
  • 41 minutes
7

Whitehorse - Leave No Bridge UnburnedLe duo folk/rock/pop/country, formé de l’époux Luke Doucet et de la conjointe Melissa McClelland, nommé Whitehorse, revient à la surface cette semaine avec Leave No Bridge Unburned. Un couple depuis 2006, Doucet et McClelland sont deux songwriters reconnus dans l’univers musical canadien. Whitehorse a même fait paraître l’an dernier un maxi dans la langue de Molière (textes traduits par le réalisateur Pierre Marchand) titré Éphémère sans repère. Cette fois-ci, la réalisation a été confiée à Gus Van Go et Werner F.

Whitehorse offre un alliage sonore grandement bonifié sur ce disque. On y entend des relents de Calexico et de Fleetwood Mac, du rock classique états-unien, un petit penchant soul (Sweet Disaster) combiné à l’habituel folk country présenté, tout en demeurant intelligible. Ainsi, la paire pousse son art vers son pinacle. L’arrivée à la réalisation des deux pointures mentionnées précédemment amène les compositions de Doucet/McClelland à un niveau inégalé; probablement, le meilleur album de Whitehorse.

L’instrumentation ajoutée au mix, l’impulsion rock, l’alternance nuancée des voix, l’interprétation sans faille, tout y est! Ce disque a tout pour plaire au dénominateur commun, et ce, sans perdre une seule once de crédibilité. Sur ce plan, c’est un exploit! Bien entendu, votre gratte-papier préféré aime ce genre musical en format plus vigoureux et salopé, mais force est d’admettre que les chansons sont au rendez-vous. Ce Leave No Bridge Unburned devrait permettre à Whitehorse de sortir d’un certain anonymat et puisque ces deux artistes roulent leur bosse depuis un bail (tout en conservant jalousement leur intégrité), on peut affirmer que le succès à venir sera amplement mérité.

Une autre caractéristique est sans contredit le «pacing» de ce disque. Habituellement, les artistes (et l’équipe qui les entoure) ont la fâcheuse tendance à aligner les meilleures ritournelles en début de parcours. Pour cette fois, Whitehorse exhibe ses meilleures pièces à la fin du périple. On pense à la superbe Evangelina, au blues aux allures de chant de travail titré The One I Hurt, à la touchante Dear Irony de même qu’à l’amalgame soft-rock/country rock (à la Fleetwood Mac) évoqué sur Fake Your Death (And I’ll Fake Mine). Ça se termine avec la très Wilco (époque Being There) intitulée Oh Dolores ainsi qu’avec la labyrinthique The Walls Have Drunken Ears.

Avec ce Leave No Bridge Unburned, Luke Doucet et Melissa McClelland sauront séduire autant un public mature friand de country folk rock millésimé qu’un auditoire avide de pop «adulte contemporain»… et ce n’est pas péjoratif. C’est très bien fait et les amateurs de ces deux univers pourraient être sérieusement enjôlés par ce disque. Du très bon travail.

Ma note: 7/10

Whitehorse
Leave No Bridge Unburned
Six Shooter Records
41 minutes

http://whitehorsemusic.ca

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