Critiques

Trentemoller

Lost

  • In My Room
  • 2013
  • 72 minutes
8,5
Le meilleur de lca

trentemoller-Lost-500-tt-width-360-height-342-crop-1Le Danemark fait figure d’un des pays les plus intéressants pour sa culture et sa société progressiste. Une de ses plus belles exportations est sans contredit Anders Trentemoller. DJ, sitedemo.caucteur, multi-instrumentiste, Trentemoller roule sa bosse depuis maintenant plus de quinze ans. Sa carrière florissante s’est construite par étapes; que ce soit au son de la house issue de la fin des années 90 pour ensuite migrer vers des horizons plus «tech house» et ensuite plus électro. La connaissance musicale de notre homme a toujours été au diapason de l’évolution musicale qui se faisait en parallèle.

En 2005, sa rencontre avec Steve Bug fut déterminante et son célèbre maxi Physical Fraction (paru sur l’étiquette de ce dernier, Audiomatique) lui permit de connaître une renommée internationale. Cela pavera le chemin à son premier long jeu, le prisé et superbe The Last Resort sur l’étiquette mère de Bug, Poker Flat Recordings paru en 2006.

Trentemoller, maintenant devenu acteur important de la scène de la musique électronique, reviendra en 2010 avec Into The Great Wide Yonder qui se voudra tout aussi intéressant que le précédent. Ce deuxième opus fera foi de sa grande connaissance musicale et de ses influences diverses.

Sur Lost, son troisième album, on le retrouve encore plus en terrain exploratoire, mais ô combien réjouissant pour l’auditeur. On y va de l’organique au plus électronique; du calme au dansant. L’album s’ouvre avec The Dream incluant la participation du groupe Low, muni de la superbe voix de Mimi Parker. Pièce planante et prenante, Trentemoller mentionnait qu’il tenait à ce que ce morceau mette la table pour cet album aux influences variées. Cette recherche sonore constante de Trentemoller nous amène au cœur de ses influences: rock, alternatif, électronique et indie.

Trop peu d’artistes de la scène électronique sont en mesure de nous concocter un album aux sources si diverses et de nous émerveiller en nous menant dans différents paysages sonores. De la sombre et exquise Candy Tongue à la lumineuse Gravity, en passant par l’électro psychédélique de Trails ainsi que l’orgue déchaîné de Constantinople, Lost confinera l’auditeur en un voyage auditif jouissif. Mentionnons au passage les autres excellentes pièces que sont Still On Fire, Come Undone et Deceive. Tout au long de l’album, on sentira des effluves qui nous feront penser aux New Order, Cabaret Voltaire, Siouxsie And The Banshees, mais aussi à certains contemporains tels Chemical Brothers et UNKLE. Lost (sans contredit le meilleur album de Trentemoller) clôturera sur le délire instrumental de plus de treize minutes de la pièce Hazed.

La belle brochette de collaborateurs nous confirme la haute valeur ajoutée à cet album qui figurera sur plusieurs palmarès de fin d’année. Jonny Pierce de la formation The Drums, Kazu Makino de Blonde Redhead, Low, Sune Rose Wagner des Raveonettes, entre autres, viennent prêter main-forte à ce maître d’œuvre qu’est Anders Trentemoller. Excellent album!

Ma note: 8,5/10

Trentemoller
Lost
In My Room
72 minutes

www.anderstrentemoller.com

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