Critiques

The Wombats

Beautiful People Will Ruin Your Life

  • Indépendant
  • 2018
  • 37 minutes
6

Formé en 2003 à Liverpool, le trio The Wombats incarne assez bien la dernière grande vague d’artistes britpop à tendance rock qui revient sporadiquement aux 15 ans depuis les années 1970. Avec un son accessible et des guitares souvent bien gentilles, ils ont su se monter rapidement une gloire internationale, avec un premier album lancé exclusivement au Japon et des présences remarquées dans nombre de grands festivals. Beautiful People Will Ruin Your Life, le quatrième album du groupe, s’inscrit dans une continuité logique pour eux.

N’ayant jamais connu de succès critique, si l’on se fie à l’agrégateur Metacritic qui leur évalue une note moyenne en carrière de 64%, le groupe peut néanmoins se conforter avec un certain succès populaire et commercial à chacune de ses sorties. Ce dernier opus ne fera pas exception. Les chansons se ressemblent, s’enchaînant sans trop de variations, et ne laissent pas énormément de place à l’exploration sonore ou à la réinvention stylistique. On a ici affaire à un album de pop-rock qui s’assume et embrasse les codes du genre sans rien rejeté, pas même l’infâme « millenial whoop ».

Pour comprendre l’entièreté de ce que l’on retrouve sur Beautiful People Will Ruin Your Life, on n’a qu’à écouter Black Flamingo, quatrième et dernier single tiré des onze chansons de la galette des Anglais. Avec une écriture simpliste à l’os, des riffs assez évidents et une progression ABABCAB tout ce qu’il y a de plus classique, rien n’étonne. Mais reste que la chanson finit par gagner un certain intérêt, si on est un amateur de pop ou même programmateur musical sur une antenne commerciale parce que c’est une chanson qui sait conforter le public dans ce qu’il connaît déjà.

Tout n’est pas mauvais, ceci dit. On retrouve quelques bonnes pièces sur l’album, comme White Eyes ou Cheetah Tong, qui changent légèrement l’ambiance avec une petite recherche de plus au niveau de l’originalité ou de l’écriture mélodique. Mais, au final, on a vraiment l’impression d’entrer dans une bulle temporelle à l’écoute de Beautiful People Will Ruin Your Life, restée prise en 2007, à l’époque ou les Kasabian, Kaiser Chiefs et autres Muse n’étaient pas déjà des has-been prématurés de l’industrie musicale britannique. Dommage parce que la formation anglaise n’aura jamais su suivre les tendances du rock indie qu’il a toujours voulu incarner, restant un intrus involontaire et un succès commercial inespéré aux côtés d’autres projets de plus petite envergure.

Je conclurai sur cette nuance : en termes de musique pop, on n’a pas affaire à quelque chose de si mauvais que ça. Mais comme je viens de l’expliquer, The Wombats ne se revendique pas directement de ce courant. Comparés à leurs confrères et compatriotes de Django Django, qui présente également un pop-rock bien boosté aux synthétiseurs, on remarque tout de suite une bonne distance, bien qu’ils proviennent au final du même milieu. The Wombats aura finalement toujours su offrir de belles promesses, mais sans jamais parvenir à bien tout concrétiser pour enfin allier succès public et critique.

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