Critiques

The Besnard Lakes

A Coliseum Complex Museum

  • Jagjaguwar Records
  • 2016
  • 39 minutes
7

The Besnard LakesC’est le cinquième album des bonzes montréalais du space-rock psychédélique The Besnard Lakes, un phénomène planétaire qui nous arrive environ tous les trois ans et que j’observe toujours avec fascination. La troupe de Jace Lasek et Olga Goreas nous a habitués à un rock vigoureux et solidement ancré dans le pop-rock psychédélique des années soixante-dix. C’est une musique indubitablement rétro, mais qui utilise le recul des décennies pour trouver le point psychédélique commun qui relie Brian Wilson et Pink Floyd.

Jusqu’à présent, chaque album des Bezzies a offert des compositions généralement solides, avec trois ou quatre pièces absolument béton au travers pour assurer que le groupe s’impose. Avec Until In Excess, Imperceptible UFO, l’album précédent de 2013, les Besnard Lakes avaient laissé entrer plus de pop rétro dans le mélange, rappelant parfois le soul et le doo-wop du début des années 60.

De bien des façons, A Coliseum Complex Museum est une répétition de l’album qui l’a précédé, mais en un peu moindre. Les relents de pop naïf se font encore sentir, mais s’étirent un peu plus et ne charment pas autant. Ils n’arrivent pas à élever les chansons où ils sont utilisés. Je parle ici surtout des deux pièces qui closent l’album, des pièces qui reposent sur des couplets un peu engourdis et qui ne donnent pas tant envie de suivre le mouvement jusqu’à la fin, néanmoins très bonnes. On devine que le groupe cherche des moyens de varier la recette et de donner de l’expansion à son univers musical, mais le sentiment d’émerveillement de l’album précédent n’est plus aussi vif. Il a même l’air un peu forcé.

Il y a heureusement encore quelques pièces qui clouent le bec par leur construction et par les apogées vers lesquelles elles nous transportent. La première moitié de l’album en est pleine, et le premier simple The Plain Moon est particulièrement réussi. (Je soupçonne d’ailleurs le titre d’être une traduction volontairement boiteuse et uniquement montréalaise de “la pleine lune”.) Comme les meilleures chansons du groupe jusqu’à présent, c’est une composition efficace, quoique assez simple, juste assez décalée pour surprendre, et superbement enregistrée.

En bref, ce n’est pas leur meilleur, mais c’est tout de même un plaisir dont ne voudront pas se priver les amateurs de sonorités chaudes, fuzzy et psychédéliques.

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