Critiques

A Sunny Day In Glasgow

Sea When Absent

  • Lefse Records
  • 2014
  • 52 minutes
8
Le meilleur de lca

12 Jacket (3mm Spine) [GDOB-30H3-007}La ville de Philadelphie devient graduellement le berceau regroupant de nombreuses et fort intéressantes formations musicales narcotiques/hypnotiques. On pense entre autres à Kurt Vile et The War On Drugs, mais on pourrait sans peine ajouter le groupe, alliant astucieusement la dream pop au shoegaze, nommé A Sunny Day In Glasgow. La bande compte à son actif trois sitedemo.cauctions parues respectivement en 2007, 2009 et 2010. A Sunny Day In Glasgow est de retour cette semaine avec sa quatrième offrande studio titrée Sea When Absent.

Ce disque fut colligé presque sans relâche durant pratiquement deux ans… et ça paraît! Réalisé par Jeff Ziegler (Kurt Vile, The War On Drugs), le sextuor propose un disque complètement vivant, foisonnant, ingénieux et brillant que le mélomane avisé, mais peu familier avec ce genre musical, saura apprécier à sa juste valeur. Superbement réalisé et arrangé habilement, ce Sea When Absent redonne les lettres de noblesse à une catégorie musicale passablement éculée au cours des dernières années tant le travail méticuleux/orfévré, effectué par A Sunny Day In Glasgow, est absolument admirable.

Se côtoient salves de guitares explosives, claviers ambiants judicieusement positionnés dans le mix, voix harmonisées synthétiquement (ou «pitch shiftées» si vous préférez) et cette abondance sonore ne vient jamais contrecarrer la qualité des chansons offertes par les six musiciens. L’aspect factice de l’affaire vient admirablement se fondre aux segments rock, les mélodies hautes perchées sont efficientes et nos oreilles sont totalement stimulées par la musique des Philadelphiens.

On sent un effort de dépassement accentué de la part du groupe afin d’apposer une signature singulière à ce Sea When Absent, ce qui donne un fort comestible cocktail évoquant My Bloody Valentine, Lush et Dirty Projectors; le penchant labyrinthique de la bande à Dave Longstreth en moins. Juste assez pop, décemment rock, raisonnablement artificiel, A Sunny Day In Glasgow trouve le parfait équilibre et met sur le marché ce qui constitue, à notre humble avis, une création de luxe.

Très peu de ritournelles ou de moments anémiques viennent amoindrir la valorisation de cet opus. Parmi les instants décisifs de cette conception sonore, on note la mélodie à la Björk stimulant Byebye, Big Ocean (The End), le simple In Love With Useless (The Timeless Geometry In The Tradition Of Passing), l’accroche guitaristique sur la balade aérienne Crushin’, la très Lush titrée MTLOV (Minor Keys), la déflagration de guitares dans Boys Turn Into Girls (Initiation Rites), les voix superposées sur Never Nothing (It’s Alright [It’s OK]) ainsi que la pop fédératrice Golden Waves. Incassable!

Lorsque l’on fait référence à une maturité musicale aux antipodes d’un conservatisme pépèrisant, ce Sea When Absent constitue un exemple remarquable. Mélodiquement quasi parfait (compte tenu de l’aspect immatériel de la musique), combinant des moments sonores renouvelés et singuliers, cet album est un très très bon disque shoegazien aux accents dream-pop. Totalement réussi!

Ma note: 8/10

A Sunny Day In Glasgow
Sea When Absent
Lefse Records
52 minutes

asunnydayinglasgow.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=jHOSVjjy4qA[/youtube]