Critiques

Sunfields

Habitat

  • Exit Sign Music
  • 2014
  • 45 minutes
6,5

sunfieldscover-1397760554Si les fantômes s’invitent en intro de leur deuxième disque (Ghost, pièce d’ouverture) ils ne font que passer dans cet Habitat; car les souvenirs musicaux de la jeune vingtaine entendus sur Palace In The Sun, leur premier album sorti en 2010, cette énergie décuplée – dans la présomption que cela s’avère un terme juste pour une musique non métallique – et cette folie passagère qui caractérisent si bien les jeunes groupes (ou est-ce les groupes de jeunes?) s’étiolent dès Moder Kid Day, deuxième pièce de l’opus du groupe Montréalais, pour finalement disparaître avec Sentimental Heart, la troisième pièce.

Car cet Habitat regorge plutôt de sonorités convenues, cadrées, et définies. Et matures. Si l’on a connu les gars du groupe – Jason Kent, Philip Burns, Michael B. B. Wright et Chris P. Roberts – dans des projets divers tels que Kandle & The Crooks et The Dears, notamment, on comprend maintenant qu’ils ont vieilli. Cela s’entend sur leur nouveau disque conjoint, tant dans la sonorité que dans la recherche des sujets.

Sunfields joue dans les contrées de Pete Yorn – hormis la voix – ou, encore, de Collective Soul – sans le côté radio commercial. L’oscillation sonore scanne la rock-pop à l’effluve country; guitares stridentes, mais jamais déplacées, orgue en appui, recherche des harmoniques, vocalise fleur bleue et quelques fois larmoyante.

Vrai que les pièces peuvent s’avérer lisses aux premières écoutes; avec une certaine persévérance, on finit tout de même par accrocher sur des passages musicaux plus précis: Prairie Girls, pour sa ritournelle accrocheuse, pour son texte bon enfant concernant les filles de la campagne; Drunken Choir: pour sa sonorité country, son refrain si simple et bien senti («My Love, she don’t wanna hear, my love»); Hungry Animal, pour sa guitare à la Wilco, si claire et précise.

Mais c’est surtout en toute fin de parcours que le disque marque son meilleur coup, avec les seventies Here Come That Dream Again et Belly Of The Sun. Pour cette dernière, les guitares sont lointaines, les claviers accompagnent simplement le chanteur, la ligne de base mérite une attention malgré sa simplicité. Le changement de tempo se fait dans une envolée tout en violon. Belle idée. Belle façon de conclure.

*Sunfields fera un spectacle-lancement de son nouvel album, à la Casa Del Popolo, le 5 juin.

Ma note: 6,5/10

Sunfields
Habitat
Exit Sign Music
45 minutes

sunfieldsband.com

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