Critiques

Robert Pollard

I Sell The Circus

  • Fire Records
  • 2015
  • 37 minutes
7

Ricked Wicky - I Sell The CircusEn 2012, le légendaire Robert Pollard remettait sur pied Guided By Voices et depuis ce temps, le groupe a catapulté pas moins de six parutions. L’an dernier, on a critiqué l’un de ces albums: le fort convenable Cool Planet. Reconnu pour son hyper sitedemo.cauctivité, Pollard est également perçu comme l’un des plus importants porte-étendard de l’indie rock américain. À 58 ans, fidèle à son habitude, il revient rapidement à la charge avec un album solo. Cette fois-ci, le songwriter propose I Sell The Circus sous le pseudonyme de Ricked Wicky.

I Sell The Circus est un disque de guitare où l’on retrouve l’habituelle signature du musicien: chansons rock concises, élémentaires et mélodiquement à point. Le vétéran se fait accompagner par ses acolytes actuels chez Guided By Voices: Mitch Mitchell et Tobias Sprout. Grâce à l’apport de ces deux instrumentistes, Pollard y va d’un effort appréciable compte tenu du penchant un peu «slacker» du bonhomme.

Les créations de Robert Pollard s’appuient sur deux principes: l’état d’esprit de l’artiste au moment de la création et les musiciens qui l’accompagnent dans l’aventure. Puisque le vieux briscard est en mode rock fédérateur et que les partenaires mentionnés précédemment font un travail remarquable, I Sell The Circus est une réussite. Ne faisant preuve d’aucune audace, le rocker se contente d’offrir ses chansons dans leurs plus simples appareils: batterie, basse, guitare, de subtils claviers et le tour est joué.

Rien à redire, Pollard est à son meilleur, offrant quinze ritournelles en trente-sept minutes de rock de haut niveau. Après l’écoute de ce disque, on comprend mieux pourquoi le doyen est si respecté par une certaine clique de mélomanes avides de rock gauchisant même si votre dévoué scribe n’a jamais été le plus grand fan du musicien. C’est bon du début à la fin, sans trop de morceaux de remplissage et ça rassasiera l’amateur de rock qui n’a pas envie de trop se casser le ciboulot.

Ceux qui affectionnent Lou Barlow (Sebadoh, Dinosaur Jr.) pourraient s’amouracher de ce disque. Plusieurs pièces sont venues conquérir nos conduits auditifs: la lourde Death Metal Kid, la valse Cow Headed Moon, le joyeux riff animant The Important Girl, le rock carré Mobility, l’instrumental Tomorrow ainsi que la frémissante/prenante Rotten Backboards. Bien entendu, ce n’est pas la révolution musicale, tant s’en faut, mais parfois un artiste efficace qui donne le meilleur de lui-même vaut mieux qu’un feu d’artifice sonore qui ne mène nulle part…

Cela dit, I Sell The Circus va droit au but, sans fioritures et met de l’avant le travail de compositeur de Robert Pollard. Définitivement, Pollard laissera son empreinte sur la musique rock indépendante nord-américaine. Un important créateur chansonnier à découvrir, si ce n’est déjà fait.

Ma note: 7/10

Ricked Wicky (Robert Pollard)
I Sell The Circus
Fire Records
37 minutes

http://www.gbv.com

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