Critiques

Qualité Motel

C’est pas la qualité qui compte

  • Costume Records
  • 2018
  • 45 minutes
7

Qualité Motel est le projet parallèle du groupe sherbrookois Valaire. Ils y utilisent uniquement des synthétiseurs et des machines d’échantillonnage, pour en faire un produit qui se veut le pendant dansant du groupe.  En 2012, le projet avait sorti Motel Californa, un album avec de forts accents pop et rempli de collaborateurs. Six ans plus tard, après avoir fait des tournées et sorti des albums avec Valaire, le projet revient avec C’est pas la qualité qui compte. Avec la parution de cet album, la proposition de Qualité Motel gagne en pertinence et en qualité (ha!).

Dans Motel Californa, le côté très pop était plus évident. Il flirtait avec le techno et les rythmes avaient peu de variété. Pour C’est pas la qualité qui compte, le groupe se fait plus dansant et subtil. Les synthétiseurs jouent ici plein de mélodies directement inspirées des années 1980 et début 1990. Moins techno, le son se rapproche ici pas mal plus du funk et de la soul. L’album a une grande qualité (ho!) : contrairement à l’album précédent, il amène les collaborateurs et collaboratrices ailleurs sans trop les dénaturer.

On le voit avec des chansons comme Flamme. On y entend un Karim Ouellet qui emprunte une tonalité associée à la soul et accompagnée de chœurs somptueux. Didgeridoo en est aussi un bon exemple. Interprétée par Simon Proulx, le chanteur des Trois Accords, la chanson comprend une mélodie très accrocheuse qui rappelle beaucoup le funk des années 1970. Didgeridoo n’aurait pas détonné sur l’album Dans mon corps, dans lequel le groupe de Drummondville explorait ces tonalités-là.

Les collaborateurs sont aussi nombreux, mais avec des associations plus naturelles. Il y a une grande présence des rappeurs et rappeuses du moment sur l’album : les Fouki, Sarahmée, Rednext Level et Koriass entre autres s’y taillent une belle place. Y a pire et Pichassine sont d’ailleurs très efficaces. L’album a aussi beaucoup d’humour. L’hymne au Basilic interprété par Koriass et Curieux Bégin fait sourire et le refrain repris en chœur est très accrocheur. J’veux une Benz voit un Lary Kidd qui joue avec les clichés de désir de gros chars.

Sur d’autres pièces, Qualité Motel permet à ses collaborateurs d’aller là où on ne s’y attendait pas. Il est surprenant d’entendre Marie-Élaine Thibert chanter les plaisirs de la chair avec Fanny Bloom sur La peau des gens qu’on aime. La mélodie rentre tout à fait dans la sensualité des propos.

C’est pas la qualité qui compte n’est pas toujours de qualité égale. Les deux pièces pour lesquelles le groupe a sollicité des collaborateurs anglophones (Last Call et Play Hard) sont un peu plus faibles.

En somme, l’album est super efficace et donne le goût de se dandiner sur les pistes de danse. Il s’essouffle vers la fin, mais ce n’est rien pour tuer le grand plaisir de l’écouter.

 

 

 

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