Critiques

Pixies

Indie Cindy

  • Pixies Music
  • 2014
  • 46 minutes
6,5

Pixies_indie_cindyTout le monde connaît les Pixies. Mieux que ça. Tout le monde aime les Pixies. De 1986 à 1991, ils ont pratiquement inventé la musique alternative contemporaine (aujourd’hui appelée indie rock). Leurs quatre albums sont de véritables monuments de l’histoire du rock et ils n’ont pas pris une seule ride près de vingt-cinq ans plus tard. Après leur dissolution en 1992, le leader Black Francis est devenu Frank Black et la bassiste Kim Deal s’est concentrée davantage sur son autre band: The Breeders. Cependant, rien de tout cela n’a réussi à faire oublier le pur génie des Pixies et les rumeurs de réunion ont fait languir les fans pendant onze ans avant de se concrétiser en 2003. Principalement motivées par l’appât du gain, les tournées qui ont eu lieu depuis n’ont pas manqué de contenter les amateurs, jeunes et moins jeunes.

C’est lorsque Frank Black a manifesté le désir d’enregistrer de la nouvelle musique sous la bannière Pixies que les choses se sont un peu gâtées à l’interne et que Kim Deal a claqué la porte pour la rouvrir à nouveau avec les Breeders. Qu’à cela ne tienne, il y aurait une suite à Trompe le Monde en 2013.

Le problème, c’est que les groupes mythiques qui se reforment et qui demeurent pertinents en enregistrant à nouveau se comptent sur les doigts d’une main, qui aurait subi un accident de scie radiale. Pas besoin de dire que les Pixies étaient attendus avec une brique, un fanal, du goudron et des plumes avec leur nouvelle série de trois EP. Les critiques se sont d’ailleurs fait une joie de s’énerver et de les démolir illico, à la grande indifférence de Frank Black.

En réalité, il faut prendre cette nouvelle musique pour ce qu’elle est: du bon rock, tout simplement. Je suis du genre à écouter les derniers albums de Jane’s Addiction ou d’Alice In Chains sans systématiquement les comparer avec le passé. La déception est inévitable si on pense vivre les mêmes émotions qu’en écoutant Doolittle pour la première fois.

Indie Cindy est donc le premier album des Pixies en vingt-trois ans. Il s’agit tout bêtement d’une compilation intégrale des trois maxis réalisés par Gil Norton qui sont sortis au cours de la dernière année. Ni plus ni moins. Il y a des moments très forts (la chanson titre, Snakes, Andro Queen, entre autres) et quelques bourdes (Ring The Bell, Blue Eyed Hexe) mais en gros, c’est déjà pas mal meilleur que les albums de Weezer depuis Pinkerton ou les derniers albums des Stooges. Rien pour détruire le mythe ou l’héritage comme plusieurs journalistes le prétendent depuis la sortie du premier EP. La voix de Kim Deal nous manque, bien sûr, mais ça fait du bien de réentendre le duo Joey Santiago/David Lovering accompagner le gros Frank.

Le principal problème de cet album est surtout le non-effet de surprise. Aucun titre inédit à se mettre sous la dent, à moins d’avoir carrément ignoré les maxis. Un tout petit peu dommage.

Ma note: 6,5/10

Pixies
Indie Cindy
Pixiesmusic
46 minutes

ep3.pixiesmusic.com

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