Critiques

Mount Kimbie

Cold Spring Fault Less Youth

  • Warp Records
  • 2013
  • 43 minutes
7,5

mount-kimbie-cold-spring-fault-less-youth-press-300Mount Kimbie est un duo électro anglais, originaire du sud de Londres, formé en 2008. Après un premier album bien reçu de la critique en 2010, voilà que Dominic Maker et Kai Campos reviennent à la charge avec Cold Spring Fault Less Youth. Faisant ce qu’on appelle un post-dubstep, ce qui veut dire que la basse est beaucoup moins présente pour laisser plus de place aux sonorités plus légères. On peut facilement créer des liens avec James Blake. Par ailleurs, le duo entretient des liens rapprochés avec Blake qui est un ami proche.

Avec cet album, Mount Kimbie prouve que les deux musiciens formant le groupe, sont d’excellents compositeurs et qu’ils sont de fiers représentants du post-dubstep. Cold Spring Fault Less Youth ne possède pas la même sensibilité qu’un Overgrown de James Blake mais au point de vue strictement musical, les deux sont très près d’une égalité. Musicalement, trois exceptions sonores font leur apparition. En premier lieu, deux chansons dans lesquelles apparaît un autre artiste de la scène musicale londonienne nommé King Krule qui du haut de ses 19 ans offre des paroles rappées et nonchalantes qui collent à merveille à la musique de Mount Kimbie. En deuxième lieu, la première piste de l’album titré Home Recording.

So Many Times, So Many Ways offre un des beaux moments de la galette avec son intro qui passe d’un pas de course pour ensuite se déverser dans un riff de basse répétitif et intoxicant. La batterie jazz vient rehausser le tout à merveille. D’ailleurs, le duo n’hésite pas à emprunter des éléments jazz qu’il vient amalgamer à leur musique. Cela donne de beaux résultats. Parfois, ils se font très électro comme dans la sympathique Lie Near, morceau qui démontre leur propension pour les percussions non conventionnelles. On retrouve le même plaisir en écoutant Sullen Ground où le rythme d’une percussion étrange vient battre la mesure. La palme bizarroïde de l’album revient à Blood And Form avec la voix placée derrière dans le mix, l’ensemble additionné de claviers aux intensités variables, ce qui donne un impact étrange au morceau.

Si on peut reprocher une chose à Mount Kimbie, c’est d’abandonner trop rapidement les mélodies opérantes, comme à la conclusion de Break Well. Les deux chansons avec King Krule demeurent les deux pièces les plus marquantes. Un bon album qui laisse entrevoir que James Blake n’est pas le seul à pratiquer ce genre musical avec talent. Par contre, Blake est supérieur au niveau de la fragilité et de la sensibilité exprimées, ce qui n’est malheureusement pas le cas pour Mount Kimbie.

Ma note : 7.5/10

Mount Kimbie
Cold Spring Fault Less Youth
Warp Records
43 minutes

www.mountkimbie.com/