Critiques

Matt Kivel

Janus

  • Dirtless Recordings
  • 2016
  • 41 minutes
7

Matt KivelLes frères Jesse et Matt Kivel sont les deux meneurs de la formation indie rock nommée Princeton. Formé en 2005, ce groupe est parfaitement inconnu de votre modeste critique. Par le passé, le quatuor a ouvert pour des artistes tels que Vampire Weekend et Ra Ra Riot, pour ne nommer que ceux-là. Matt Kivel mène également en parallèle une carrière solo qui l’a amené à sitedemo.cauire deux albums dont le plus récent, Days Of Being Wild, remonte à l’été 2014. Kivel était de retour dernièrement avec une nouvelle création titrée Janus.

Réalisé par Alasdair Roberts (Drag City) et enregistré au Green Door Studio situé à Glasgow en Écosse, on retrouve Kivel en mode folk duveteux et paisible, même si le son d’ensemble est légèrement plus ambitieux qu’à l’accoutumée. Se côtoient flûte, tambourines, moments synthétiques inharmonieux, trompette, piano, et ce, sans jamais domestiquer l’esthétique folk préconisée.

La voix du songwriter évoque souvent un alliage de Ben Gibbard (Death Cab For Cutie) et du regretté Elliott Smith, laissant sous-entendre ici une interprétation nuancée et délicate qui ne sombre jamais dans le pathétisme en toc. Kivel habite ses chansons sans verser dans le maniérisme. Sur cet aspect, c’est réussi.

Musicalement, l’artiste réussit à agrémenter ses pièces de moments jazzistiques dissonants et d’instants rock assez bruyants/dissonants. Ça ne dure qu’un court laps de temps, mais c’est assez efficace pour capter notre attention. Soyez sans crainte, l’homme revient toujours au folk dépouillé rapidement. Les meilleures références en ce qui a trait à ces chassés-croisés stylistiques sont les excellentes Violets et Prime Meridian, toutes deux construites sensiblement sur le même moule.

Assez méconnu, Matt Kivel est quelque peu victime de ses choix artistiques. Pas parfaitement folk pour plaire aux purs et durs du genre, pas assez abrasif pour séduire l’amateur d’indie rock, Kivel préfère se positionner entre ces deux pôles, quitte à s’aliéner une partie de ces deux auditoires. En ce qui me concerne, ce n’est rien pour amenuiser l’appréciation que j’ai eue pour ce Janus. Ce que j’aime? Le compositeur est doué, les chansons coulent de source, rien n’est forcé et les arrangements musicaux sortent adéquatement des sentiers battus sans perdre l’auditeur dans un intellectualisme de pacotille.

Kivel demeure accessible tout en insufflant une petite touche de singularité à sa musique. J’ai apprécié l’entrée en matière, la pièce titre, Janus, la superbe Janice, la ténébreuse Jamie’s, l’explosive (jusqu’à un certain point, on s’entend!) The Shining Point ainsi que la confidentielle Palm Beach. Objectivement, ce Matt Kivel est une bien belle découverte et ça donne envie de le suivre dans ses prochaines mésaventures sonores. Je lui souhaite de demeurer lui-même et de ne pas succomber à l’attrait de la facilité.

Ma note: 7/10

Matt Kivel
Janus
Dirtless Recordings
41 minutes

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