Critiques

Loïc April

Loïc April

  • Bonsound
  • 2018
  • 27 minutes
6,5

Ancien leader du groupe post-punk Protofiev, l’artiste montréalais Loïc April lance un premier album solo. L’auteur-compositeur-interprète ne peut renier ses influences : The Strokes, Malajube et Slowdive, entre autres. Une oeuvre mélancolique en français qui aborde la solitude, l’anxiété sociale et la désillusion. Des textes riches appuyés par une voix éthérée et aux sonorités indie rock, punk rock et shoegaze.

Sur cet album éponyme, les pièces qui se démarquent du lot sont : Le silex qui aimait trop le froid, avec sa guitare plus lourde et la batterie plus rythmée qui donne une touche plus rock, plus sombre, Prestidigitateur, avec sa basse distordue qui termine avec une finale énergique comme si le chanteur et le batteur se défoulaient et, Purgatoire, cette ballade qui termine avec de magnifiques guitares planantes. Un bémol sur l’opus. On a l’impression que ce dernier est un peu linéaire, que les pièces ont toujours la même formule. On remarque cependant une belle poésie et des mélodies accrocheuses aux accords si particuliers.

Le multi-instrumentiste a été supervisé par nul autre que Philippe B. On constate le vocabulaire soigné dans la composition Fais de ma tête ton jouet :

Oui, s’il te plaît

Fais de ma tête ton jouet

Mes secrets seront les nôtres

Oui, je serai ton apôtre le plus croyant

Oui, s’il te plaît fais de ma tête ton jouet  

Peu importe ce que tu vises

Laisse-moi craquer ton pare-brise en souriant

 – Fais de ma tête ton jouet

Les guitares abrasives qui écorchent apportent une touche intéressante sur plusieurs pièces, mais peuvent agacer à la longue. On apprécie le côté rétro grunge des années 90 et on voudrait davantage de compositions avec du mordant. Chapeau pour le bel équilibre entre l’instrumentation et la voix du chanteur, l’une ne prend pas le dessus sur l’autre. Ce premier effort très « pop brumeuse » est parfait pour le temps gris.