Critiques

Jean Leloup

À Paradis City

  • Grosse Boîte
  • 2015
  • 33 minutes
7

Jean Leloup - À paradis cityJean Leloup est sans contredit un des artistes les plus importants du Québec des vingt-cinq dernières années. En fait, avec Daniel Bélanger, ce sont les auteurs-compositeurs qui ont laissé une marque indélébile sur la musique de chez nous. Leloup est le géniteur d’une collection impressionnante d’albums importants: L’Amour est sans pitié et Le Dôme trônant au sommet de la pyramide. Depuis la sortie de La vallée des réputations, disons que c’est plus ardu. Leloup a lancé un album sous son nom de naissance Jean Leclerc qui s’est avéré très moyen et The Last Assassins n’a pas cassé grand-chose. Mille excuse Milady était correct sans plus, mais il y avait eu cet incroyable spectacle à Juste pour rire pour nous redonner espoir… et ce n’était pas en vain.

Voici qu’avant Noël, le musicien le plus imprévisible du Québec a lancé une pièce: Willie avec une version sans paroles pour chanter dans un karaoké pendant les Fêtes. On est de retour à ce qui a toujours fait la force de Leloup: les mots et la guitare. Sur À Paradis City, Jean Leloup nous offre plusieurs bons textes et des mélodies intelligentes. La pièce-titre est un bon exemple avec son rythme entraînant et son refrain accrocheur.

Leloup n’allait certainement pas nous envoyer un album sans petites surprises. Une des plus intéressantes se nomme Les bateaux sur laquelle un Leloup appelle une ancienne amie pour les couplets; l’ensemble exécuté sur une guitare acoustique. Le riff est répété ad nauseam alors que le refrain éclate avec la pleine voix du chanteur. C’est l’une des pièces les plus réussies sur À Paradis City. Une chanson qui laisse sa marque et qui montre ce qui a toujours fait le charme de Jean Leloup: son excentricité authentique.

Les thèmes abordés sur À Paradis City ressemble à son corpus traditionnel: l’utopie (À Paradis City), l’errance (Feuille au vent) et la rédemption (Retour à la maison) sur laquelle il lance une phrase cruelle et dure: «J’ai l’impression d’avoir toujours été/un malade à soigner». Si Leloup dit souvent écrire en pensant à des personnages, certains textes rejoignent sans aucun doute la réalité de l’homme.

Jean Leloup nous envoie avec À Paradis City son album le plus consistant depuis La vallée des réputations et on est content de renouer avec le plaisir mélodique procuré par ses ritournelles. Comme quoi à 50 ans passés, John The Wolf est loin de nous avoir servi ses dernières pièces.

Ma note: 7/10

Jean Leloup
À Paradis City
Grosse Boîte
33 minutes

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