Critiques

EMA

The Future’s Void

  • Matador Records
  • 2014
  • 44 minutes
7,5

c3846ff5Erika M. Anderson avait attiré l’attention sur elle en 2011 lorsqu’elle avait fait paraître Past Life Martyred Saints. L’album avait été primé sur plusieurs tribunes et elle avait été nommée artiste la plus bloguée de l’année par Yahoo. Après avoir tourné un peu partout à travers le monde, la voici qui revient avec son troisième album: The Future’s Void.

Il est difficile de décrire le son d’EMA puisqu’elle se plaît à nager à travers les influences les plus diverses, tout en conservant un son définitivement contemporain. On note des influences de la période post-grunge et alternative américaine tout comme un goût accentué pour les années 80, mais sans jamais être kitsch. The Future’s Void peut sembler décousu ou éclectique, mais ce qui en ressort réellement est une démonstration de force de la part de la jeune femme.

Plutôt que de pasticher, EMA réinvente, incorpore, broie, digère et finalement régurgite un sitedemo.cauit qui possède sa propre personnalité. Critique du vide de sens que crée la technologie, elle l’utilise à son avantage sur The Future’s Void. Les arrangements de Cthulu en sont un bon exemple, alors que tout comme la créature mythique de H. P. Lovecraft, sa pièce déploie ses tentacules progressivement jusqu’à ce qu’on soit devant un monstre sonore.

Lorsqu’EMA se fait plus conventionnelle dans ses mélodies, elle trouve le moyen d’éliminer tout ennui en salopant le son. Smoulder, aurait pu être une balade banale, mais la livraison n’a rien d’ordinaire. On peut en dire tout autant de l’excellente When She Comes; rare pièce à la guitare acoustique qui aurait pu être tout ce qu’il y a de plus conventionnel, mais Anderson évite habilement les pièges hypothétiques en modifiant son approche.

La jeune femme offre une pièce où sa fragilité est mise à nue. Alors que tout au long de The Future’s Void, EMA se camoufle dans le son, s’habille de distorsions diverses, 100 Years, elle, offre une version dénudée. À l’instar du titre 3Jane, c’est le piano qui occupe cette fois une place centrale. Par contre, sur cette même 3Jane, l’univers sonore est beaucoup plus chargé et la mélodie plus conventionnelle, mais encore une fois, le rendu final la sauve.

EMA prouve avec The Future’s Void que c’est une artiste futée, capable de jouer avec les sons et les mélodies comme elle l’entend. Son goût et son talent pour les airs fédérateurs ne nuisent pas, au contraire, elle utilise ses aptitudes comme tremplin pour offrir des pièces de qualités, qui détiennent un côté franchement rassembleur.

Ma note : 7.5/10

EMA
The Future’s Void
Matador Records
44 minutes

www.thefuturesvoid.net/

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