Critiques

Elbow

The Take Off And Landing Of Everything

  • Universal Music Group
  • 2014
  • 58 minutes
7,5

Elbow-Take-Off-Landing-EverythingElbow est une formation vénérée et respectée en Grande-Bretagne. Récipiendaire du Mercury Prize en 2008 pour le sublime The Seldom Seen Kid, des critiques fort élogieuses pour Build A Rocket Boys! paru en 2011, voilà que les Anglais sont de retour avec une sixième offrande studio titrée The Take Off And Landing Of Everything. Réalisé une fois de plus par le claviériste Craig Potter, le quintette, mené de main de maître par Guy Garvey (l’un des paroliers les plus éloquents et lettrés de sa génération) y va d’un disque partiellement enregistré en Angleterre, incluant six semaines rapaillées à New York.

Que nous propose Elbow pour cette sixième aventure musicale? Rien de particulièrement nouveau: toujours ces percussions discrètes/efficaces, ces mélodies orfévrées à la Peter Gabriel réunies à un dépouillement sonore fertilisé de salves orchestrales frémissantes. En effet, Elbow poursuit son chemin avec un aplomb qui ferait bien l’envie de nombreuses formations surévaluées.

Plus sobre que le sacro-saint The Seldom Seen Kid (mais aussi plus cohérent et constant) la bande à Garvey ratisse un sentier qu’elle a elle-même créé avec un talent qui ne fait plus aucun doute. Soyons clairs, Elbow est un grand groupe britannique qui mériterait une reconnaissance nord-américaine nettement plus accrue; du moins comparativement à certains de ses frangins musicaux peu inspirés et pasticheurs à outrance!

L’album démarre modestement avec le lent crescendo caractérisant This Blue World; une entrée en matière qui représente parfaitement Elbow: décence et dignité. Le groupe accentue la cadence avec Charge; morceau qui se conclut avec de somptueux arrangements de cordes. La pièce de résistance de cette sitedemo.cauction est sans contredit la superbe Fly Boy Blue – Lunette, constituant un convaincant pourvoyeur de frissons!

Par la suite, Elbow entonne une New York Morning évoquant un Peter Gabriel à son meilleur, une Real Life (Angel) qui représente parfaitement la démarche artistique du groupe (ce parfait équilibre entre sobriété et gigantisme) et une Honey Sun mélodiquement colossale. Cette réussite s’achève par de magnifiques voix superposées soutenues par de remarquables claviers hypnotiques sur The Take Off And Landing Of Everything de même qu’avec avec la prenante The Blanket Of Night. Deux minuscules ombres au tableau qui n’entachent en rien ce tour de force: les plus conservatrices My Sad Captains et Colour Fields.

Parmi les artistes britanniques du même acabit ayant vu le jour à la même époque, Elbow les dépasse aisément tous d’une bonne tête. Pourquoi? Parce que l’équipe entourant Guy Garvey prend le temps de bien faire les choses et livre indéniablement la marchandise de création en création. Voilà la marque d’un grand groupe, point à la ligne! Ceux qui se prosternent sans ménagement devant les inutiles Coldplay devraient poser leurs oreilles plus régulièrement sur Elbow; de la grande pop britannique qui ne prend pas les mélomanes pour de parfaits incompétents. Elbow est tout simplement incapable de médiocrité!

Ma note : 7,5/10

Elbow
The Take Off And Landing Of Everything
Universal Music
58 minutes

www.elbow.co.uk

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