Critiques

Ludovic Alarie

L’appartement

  • Coyote Records
  • 2017
  • 37 minutes
7

Je vais commencer cette critique comme ça : la pièce Comme un rêve est un délice. UN DÉLICE!

Maintenant, qu’en est-il de la globalité de L’appartement de Ludovic Alarie, deuxième album solo pour ce jeune auteur-compositeur-interprète de grand talent? Je dirais qu’il s’agit d’un album honnête, doux, romantique, maladroit juste assez pour sonner authentique, agréable. Mais il manque un oumpf, on passe à travers les pièces sans relever la tête d’une autre tâche. Pourtant, la démarche est remarquable : enregistrer un album avec des pièces peu pratiquées, en une seule prise, pour rester le plus près du brut, du vrai. L’appartement ne sonne pas improvisé, peut-être un brin inachevé, mais dans ce qu’il y a de beau là-dedans.

Avec L’appartement, Ludovic Alarie laisse encore une fois une grande place à la guitare et sa voix éthérée, presque monocorde. Adèle Trottier-Rivard (choriste pour Louis-Jean Cormier, entre autres) brille sur la majorité des pièces, sa voix réconfortante soutenant celle d’Alarie. On espère d’ailleurs entendre un jour un album solo de la chanteuse. Sur la pièce Dernière danse, les voix d’Alarie et de Trottier-Rivard se marient en une jolie harmonie.

Revenons à la pièce qui sort du lot : Comme un rêve. Procédés simples ici de répétition, « J’ai tant voulu être avec toi/Comme un rêve/Je me souviens de toi », qu’on chante une dizaine de fois comme un mantra, avec douceur et désir. C’est juste parfait. L’album prend ensuite un peu de tonus avec Voyageurs. Les paroles parlent d’amour et de ses difficultés : « Trop souvent/On a eu peur/De se perdre/Trop souvent/On a eu peur/De partir ensemble ».

« Je ne veux plus t’entendre/À travers mes mots/Ton nom/Est trop fort » ouvre Chanson pour Suzanne. Cette ligne témoigne des talents de paroliers de Ludovic Alarie, qui écrit aussi en anglais au sein de la formation The Loodies. Trois pièces entièrement musicales se trouvent sur l’album, Transition 1 et Transition 2 et la très jolie et parfaitement nommée Berceuse, un solo pour guitare et bruit de circulation automobile impromptu, qui clôt les dix morceaux. Sur L’appartement, la musique (et la voix murmurée) sert de plat de résistance, les paroles comme un à côté bien réussi. Il faut dire qu’Alarie s’est bien entouré pour l’album l’enregistrement de l’album. Warren C. Spicer (qui signait la réalisation du premier album) et Matthew Woodley (Plants and Animals) ainsi que Mishka Stein (Patrick Watson) ont accepté le jeu. Le musicien joue d’ailleurs régulièrement avec Plants and Animals, un groupe pourtant bien loin de sa musique.

Bon disque de folk et de pop feutrée, L’appartement s’écoute à merveille en bruit de fond comme en écoute attentive. Manque juste un peu de sel.

Ma note: 7/10

Ludovic Alarie
L’appartement
Coyote Records
37 minutes

https://ludovicalarie.bandcamp.com/

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