Critiques

Elder

Reflections of a Floating World

  • Armageddon Records
  • 2017
  • 65 minutes
7,5

— Ouin, le nouveau Elder, j’embarque semi…
— Tu dois pas l’écouter assez fort mon chum.
— T’es sûr?
— Pas mal sûr, ouin.

Reflections of a Floating World était un des albums des plus attendus dans les cercles de malfrats stoner/post-métalleux, avec Heartless de Pallbearer. Vous voyez, c’est qu’à l’instar du quatuor de l’Arkansas, Elder jouit d’une enviable réputation, oui sur la scène nichée du doom et du stoner, mais également dans une presse musicale de différents horizons. Bonne affaire si vous voulez mon avis. Mais passons.

C’est que la courbe de progression d’Elder depuis ses débuts en 2008 a été tellement fulgurante que le groupe a placé bien haut la proverbiale « barre » de nos attentes. Ajoutez à ça l’ajout d’un guitariste supplémentaire et l’amateur est en droit de se demander : mais bon Dieu de merde, ça va sonner comme une tempête ce record-là?

Et pour ma part, voilà une attente qu’Elder comble sans équivoque dès le premier morceau, Sanctuary. La suite viendra confirmer que le quatuor est dans une classe à part.

Elder livre encore une fois un album parfaitement maîtrisé sur le plan technique et de la composition, en plus de profiter d’une grande qualité d’enregistrement et de postsitedemo.cauction.

Mais Reflections of a Floating World est aussi un album qui semble impénétrable. Je me souviens de ne pas avoir été capable d’assimiler toutes les nuances et les variations sur Lore — le précédant album du combo — surtout pour la pièce titre et celle qui la précède, Legend. Ces deux chansons annonçaient d’ailleurs en quelque sorte la direction vers laquelle le groupe s’orienterait pour la suite : des sonorités et des structures plus progs notamment, pour faire court.

On retrouve maintenant sur toutes les pièces de Reflections ces structures complexes, ces longs intermèdes et ces changements mélodiques — qui nous fait demandés si on n’est pas carrément rendu au morceau suivant — entendus sur Legend et Lore, sûrement composées en fin de processus de création.

Mais ça fait de Reflections un album pas mal long à assimiler. 1 h 05 au compteur, c’est longtemps pour un album qui contient beaucoup d’idées, de transitions et de longues transitions instrumentales.

C’est vrai qu’en montant le volume dans son casque d’écoute le diffus et le pesant se mélangent en une expérience d’écoute immersive et prenante. Mais au final, l’ambition d’Elder sur Reflections Of A Floating ne parvient à se convertir en intérêt captif pour l’auditeur.

Plutôt que de créer des chansons statiques, monolithiques, comme à ses débuts, Elder s’efforce maintenant à se faire fondre l’une dans l’autre des ambiances et des sonorités différentes. Le quatuor le fait avec grande maîtrise certes, même si c’est un peu longuet.

Ma note: 7,5/10

Elder
Reflections Of A Floating World
Armageddon Label, juin 2017
65 minutes

https://beholdtheelder.bandcamp.com/