Critiques

Busty and the Bass

Uncommon Good

  • Indica Records
  • 2017
  • 44 minutes
6

Busty and the Bass ont dernièrement fait paraître leur premier LP, Uncommon Good, successeur logique à leurs deux derniers EP. Les gros grooves dansants qu’on leur connaît sont évidemment au rendez-vous, suivis et précédés de mélodies bien poppées et hip-hoppées ainsi que de lignes de basse et de solos bien juteux.

Sans contredit, Busty est un groupe fait pour être écouté dans une marre de monde qui danse. Dans le style, c’est souvent même la raison d’être principale de la musique : le direct. À ce niveau-là, il n’y a pas grand-chose à dire : le sens critique d’une assemblée un peu chaude étant plus ou moins faible, ça prend à l’artiste plus d’énergie que de pertinence pour briser son inertie. Comme de fait, quand on écoute l’album au-delà de l’énergie qu’il dégage, tout se met à sonner pas mal moins vivant. Certes, il y a des passages intéressants et relativement originaux, comme le troisième tiers de Bad Trip, ou encore le refrain de Memories and Melodies — qui est probablement la symbiose la plus réussie entre pop et jazz sur l’album. On croit aussi entrevoir un semblant d’exploration sonore avec le solo de guitare au début de Things Change ou le vocodeur et le rap dans les couplets de Free Shoes, mais on est loin d’une signature.

Probablement que l’optique de la scène dans leur musique est un des gros facteurs du résultat des créations en studio. Autrement dit, de trop considérer l’éventuelle représentation d’une œuvre studio, c’est de tuer un peu ce que le studio aurait pu offrir à l’artiste. La recherche sonore dans Uncommon Good est minime, et ça donne un son classique du style rendu inintéressant par la répétition. À ce niveau, GLAM, leur premier EP, était beaucoup plus riche. On voyait déjà depuis Lift (leur deuxième EP) l’originalité s’évaporer graduellement.

Les arrangements, les progressions et la composition en général sont corrects, sans plus. Oui, certaines mélodies sont accrocheuses, oui, c’est du fusion bien composé, mais on est encore loin d’une signature. On est encore pris dans les sempiternelles progressions hip-hoppées accentuées au B3 et aux cuivres en staccato, ou des petits grooves disco usés à la corde. Encore une fois, en live c’est bien cool, mais pourquoi en faire un album si c’est pour mal faire des recettes? En gros, même si l’album n’est pas totalement dépourvu d’intérêt, il manque encore à Busty and the Bass de maturité, de savoir-faire et d’originalité dans les compositions.

Ma note: 6/10

Busty and the Bass
Uncommon Good
Indica Records
44 minutes

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